Viol présumé près de la tour Eiffel : symbole d’une insécurité croissante en France

Une Ukrainienne de 32 ans a signalé avoir été violée près de la tour Eiffel. Un suspect de 17 ans a été interpellé. Malgré la surveillance par des caméras dans le Champ-de-Mars, la zone reste vulnérable aux délits, avec une augmentation des agressions sexuelles constatée en 2024.

Dans la nuit du 25 au 26 août, vers 2 h 40, une femme de 32 ans, de nationalité ukrainienne, a déclaré avoir été violée au Champ-de-Mars, à proximité immédiate de la tour Eiffel. Une patrouille de la brigade anticriminalité, alertée par ses cris, a interpellé un suspect sur place. Le suspect, sans papiers, s’est présenté comme un Libyen de 17 ans ; son identité et sa minorité font l’objet de vérifications par le parquet de Paris.

La victime, qui ne parle pas français et se trouvait en état d’ivresse au moment des faits, doit être à nouveau entendue pour préciser son récit. Les premiers constats évoquent une agression derrière des buissons du parc.

Un secteur très surveillé… mais exposé

Le périmètre Champ-de-Mars / Trocadéro est l’un des plus touristiques de Paris et fait l’objet d’une vidéoprotection étendue (plus d’une centaine de caméras mobiles ou fixes, selon la préfecture de police). Pourtant, les délits en tout genre (vols, agressions) y demeurent nombreux. Le problème pourrait donc relever d’un manque de moyens humains plutôt que de moyens matériels.

En 2024, la préfecture de police a recensé un viol et sept agressions sexuelles sur le Champ-de-Mars, contre cinq viols et neuf agressions sexuelles en 2023. Malgré ces chiffres, aucun dispositif spécifique ne semble avoir été mis en place pour lutter efficacement contre ce type d’agressions. À l’échelle parisienne, la préfecture signalait début 2025 une hausse de 10,56 % des violences sexuelles enregistrées en 2024.

Le syndrome de Paris

Ce drame illustre aussi le contraste qui explique en partie le fameux « syndrome de Paris ». Ce terme désigne à l’origine une dépression qui touche principalement des touristes japonais après leur visite de la capitale. Idéalisant la Ville lumière — nourris par des films ou séries comme Emily in Paris ou Le fabuleux destin d’Amélie Poulain — ils s’attendent à découvrir une cité romantique et sûre. La confrontation à l’insécurité et aux incivilités génère parfois un choc violent.

Mais ce désenchantement n’est pas propre aux visiteurs japonais : des touristes venus du monde entier s’imaginent pouvoir se promener en toute insouciance dans la capitale, surtout dans des lieux emblématiques comme le Champ-de-Mars. De nombreuses vidéos de visiteurs choqués par des agressions ou des vols circulent d’ailleurs de plus en plus sur les réseaux sociaux.