«Un but contre son propre camp» : Wauquiez ouvre la porte au PS, levée de boucliers chez Les Républicains

Les divisions ont ressurgi au sein des Républicains après les déclarations de Laurent Wauquiez, président du groupe à l’Assemblée nationale, qui a assuré le 4 septembre que les députés LR ne censureraient ni un gouvernement socialiste ni un gouvernement RN au nom de la stabilité. Une ligne, depuis, démentie par la direction du parti.
En cette fin de semaine, une partie de la presse française – notamment des titres classés à droite du spectre politique – revient sur les dissensions au sein des Républicains (LR), ravivées par une sortie du chef de file de leurs députés, Laurent Wauquiez.
« Le divorce couve chez les Bleus », a constaté le magazine Le Point, qui est revenu sur la « bombe politique » récemment lâchée par Laurent Wauquiez, rapportant un échange de SMS « houleux » avec Bruno Retailleau. «La moutarde commence donc à monter sérieusement au nez des retaillistes», qui suspecteraient Wauquiez de « vouloir faire chuter son rival de son piédestal de Beauvau pour lui barrer la route de 2027 », a développé l’hebdomadaire en rappelant le score sans appel (74,31 %) de l’actuel ministre de l’Intérieur lors des élections pour la présidence des LR.
Même son de cloche du côté du Figaro qui, dans un long papier ne tarissant pas d’éloges quant à l’« intelligence » et la « vélocité intellectuelle » dont disposerait ce député de la Haute-Loire qui « détient l’un des plus beaux CV de la République », n'a pas manqué d’évoquer « un but contre son propre camp » de la part de Laurent Wauquiez.
En toile de fond : la vague d’indignations qu'il a soulevé au sein des partisans LR par ses propos sur BFM TV. « On ne censurera pas un gouvernement socialiste, on ne censurera pas un gouvernement RN », avait-t-il déclaré le 4 septembre sur le plateau de la chaîne privée.
« Si la gauche est à Matignon, la droite sera dans l’opposition »
Le tir avait été rectifié dans la foulée par le président des LR, Bruno Retailleau. « La droite refusera toujours la politique du pire, pour la stabilité du pays. Mais il n’est pas question de cautionner la politique du pire. Si LR a accepté d’entrer au gouvernement, c’est justement pour empêcher la gauche d’accéder au pouvoir », avait-il fait valoir dans un message posté sur X. Mais le mal est, visiblement, fait.
« Tu n’as pas honte ??! », l’a directement interpellé un Twittos. « Vendu », s'est écœuré un autre. « Le fameux UMPS est toujours à l'ordre du jour ! », « traître ! », « une belle girouette », peut-on encore lire parmi les réactions les plus décentes sur X.
Du côté de la direction du parti, le mot d'ordre semble être de montrer que l'on tire dans la même direction. « Si la gauche est à Matignon, la droite sera dans l’opposition », a déclaré ce 6 septembre Othman Nasrou, le secrétaire général de LR, selon des propos rapporté par l'AFP. « Nous censurerons un gouvernement PS, qui enverrait immanquablement la France au tapis », avait par ailleurs réagi l’eurodéputé et vice-président exécutif de LR François-Xavier Bellamy dans une interview au Figaro publiée la veille.
Le patron du PS « à la disposition » d’Emmanuel Macron
Il faut dire que même Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, ennemi historique des LR, avait salué ce soutien inattendu. « Tant mieux si Laurent Wauquiez ne nous censure pas », avait réagi ce député de Seine-et-Marne qui aspire à collaborer avec le locataire de l’Élysée.
«Je suis à la disposition du chef de l’État à tout moment pour discuter des conditions dans lesquelles nous pourrions occuper les places gouvernementales qui sont occupées par la majorité relative de Bayrou», avait-il déclaré le 2 septembre sur le plateau de LCI alors qu’un vote de confiance le 8 septembre pourrait mener au renversement de l'actuel Premier ministre.
«Consternant», avait réagi Jean-Luc Mélenchon, dont les forces politiques avaient contribué à sauver le PS – et la macronie – du naufrage lors des législatives de l’été 2024 sous prétexte d’empêcher une victoire dans les urnes du Rassemblement national et de ses alliés issus des LR, alors emmenés par Éric Ciotti.