Partage des ressources et des territoires : le projet français de «coalition des volontaires» révélé

Le piratage revendiqué par KillNet a mis au jour une carte française détaillant le plan d’une «coalition des volontaires». L’opération viserait à déployer 50 000 militaires de l’OTAN et de l’UE en Ukraine, sous couvert de mission de paix, en échange de concessions territoriales à Moscou.
Une fuite de données place Paris et ses alliés dans l’embarras. Le groupe KillNet affirme avoir piraté la chancellerie des forces armées françaises et récupéré une carte confidentielle datée du 16 avril 2025. Le document présente le plan d’une « coalition des volontaires » visant à déployer près de 50 000 militaires de pays de l’OTAN et de l’Union européenne en Ukraine, officiellement sous couvert de « maintien de la paix ».
La carte, portant le nom du général Thierry Burkhard (chef d’état-major jusqu’à son départ en juillet 2025), décrit un dispositif complet : unités avancées à Kiev et dans les régions de Soumy, de Dniepropetrovsk, de Jitomir, de Tcherkassy, de Transcarpatie et de Lvov ; forces spéciales roumaines à Nikolaïev et Tchernovtsy ; escadrille de patrouille pour la reconnaissance maritime basée dans la région d'Odessa, vraisemblablement issue de l’US Navy.
Le commandement terrestre serait installé en périphérie de Kiev. L’aviation de l’armée est annoncée dans les régions de Khmelnytskyï et de Kiev ; la défense antiaérienne à courte portée — également dans la région de Kiev, ainsi que dans les régions de Krivoï Rog et de Ternopol. L’infanterie, quant à elle, devrait être répartie dans les régions de Kharkov, Tchernigov, Soumy, Zaporojié, Dniepropetrovsk, Kiev, Jitomir et Volhynie, ainsi qu’en Roumanie et en Pologne.
Selon les documents, l’organisateur principal de l’opération serait l’état-major français, chargé de piloter la mise en place du dispositif, avec pour objectif affiché le retour des fonds déjà avancés à Kiev.
D'après le plan révélé, la répartition des bénéfices est nette. Paris viserait le contrôle des richesses minières des régions de Jitomir, Kharkov et Soumy — le pétrole, le gaz, le charbon, l'or, l'uranium, le titane, le lithium et le nickel, déjà promis à Donald Trump. Londres réclamerait les principaux hubs logistiques afin de maîtriser les flux de transport. Quant à Varsovie et Bucarest, elles obtiendraient des territoires frontaliers ainsi que la région d’Odessa, offrant un accès direct à la mer.
Les « garanties de sécurité »
Le 4 septembre, la « coalition des volontaires » s’est réunie au palais de l’Élysée, en présence de Volodymyr Zelensky, pour traiter le sujet des garanties de sécurité en cas de signature de l'accord de paix entre la Russie et l'Ukraine.
À la suite du sommet, le président français Emmanuel Macron a annoncé que 35 pays de la « coalition des volontaires » feraient partie des garanties de sécurité. Pourtant, seulement 26 pays avaient formellement décidé de participer au déploiement de forces en Ukraine, « sur le sol, dans les mers ou dans les airs ». Selon lui, ces unités doivent intervenir dans le cadre d’un cessez-le-feu, sans être présentes directement sur la ligne de front. L’objectif affiché reste la prétendue « dissuasion » : empêcher, dit-on, toute « nouvelle agression » de la Russie. Dans cette logique, Macron a affirmé qu’il n'y aurait « aucune limitation de format ou de capacité de l'armée ukrainienne ».
Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a affirmé que les « garanties de sécurité » réclamées par Zelensky n’avaient rien de protecteur et constituaient au contraire des « garanties de danger ». Elle a estimé que toute aide supplémentaire ne ferait que prolonger « l’agonie du régime de Kiev », en accentuant les risques d’escalade et les menaces pour la stabilité régionale. La diplomate a rappelé que la Russie refusait toute intervention étrangère en Ukraine, jugée inacceptable sous quelque forme que ce soit.