Michel Barnier triomphe dans la partielle parisienne et retrouve l'Assemblée

L'ancien Premier ministre Michel Barnier (LR) a remporté dimanche la législative partielle de la 2e circonscription de Paris avec 62,6% des voix, face à la socialiste Frédérique Bredin. À 74 ans, il devient le seul député LR de la capitale, 32 ans après son dernier mandat, malgré un scrutin marqué par une abstention record de 76%.

Michel Barnier signe un retour inattendu au Palais Bourbon, succédant à l'invalidation de l'élection macroniste de Jean Laussucq pour irrégularités comptables. Ce come-back, dans le bastion bourgeois des 5e, 6e et 7e arrondissements, renforce le groupe LR qui passe à 50 députés, et illustre une dynamique positive pour la droite parisienne à l'approche des municipales de 2026.

Réactions enthousiastes à droite et au centre

La victoire de Barnier, annoncée dans la soirée du 28 septembre, a été saluée par des cadres de droite sur les réseaux sociaux. Sur X, le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand a salué en premier : « Les Parisiens ont fait le choix d’envoyer à l’Assemblée nationale une voix forte et d’expérience : dans ce contexte particulier, nous en avons plus que besoin ».

Rachida Dati, maire du 7e et ex-ministre de la Culture, qui avait envisagé une candidature dissidente avant de se ranger derrière lui, a applaudi et voit dans cette victoire le « fruit du travail de terrain » des Républicains depuis des années.

Bruno Retailleau, président des Républicains, a mis en avant le recul de la gauche de plus de six points par rapport aux législatives de 2024, qualifiant ce résultat de « très encourageant pour les prochaines élections municipales à Paris ». Valérie Pécresse, présidente de l'Île-de-France, a renchéri sur la plateforme : « Félicitations à Michel Barnier pour son élection, permettant à la droite de retrouver un député à Paris ». Même du côté du centre, Maud Bregeon, députée Renaissance et ex-porte-parole de son gouvernement, a twitté : « Ce fut un honneur de travailler à tes côtés et ce sera un bonheur de te retrouver à l’Assemblée ».

Ce succès n'efface pas les ombres : une participation très basse à 24 %, contre 26 % au premier tour où Barnier avait déjà dominé avec 45 % face aux 32 % de Frédérique  Bredin. « La très faible participation m’attriste profondément. On assiste à une vraie crise de la démocratie », a déploré la candidate PS dans un communiqué. C'est pourtant un fait récurrent : le taux de participation aux élections législatives partielles en France est toujours très faible.

Barnier, lui, voit dans ce faible taux de participation un « mécontentement » de la paralysie politique nationale, alors que son successeur Sébastien Lecornu n'a toujours pas de gouvernement.

À 74 ans, l'ex-négociateur du Brexit, résident parisien depuis une douzaine d'années, inaugure une nouvelle carrière d'élu local. Fini le fief de la Savoie où il fut député et sénateur ; place à une suppléante issue d'Horizons, Florence Berthout, maire du 5e. Il vise la commission des Affaires étrangères et promet de siéger dès lundi après-midi.

Ce mandat pourrait attiser les tensions internes chez LR, entre Michel Barnier et Laurent Wauquiez, chef de file des députés déjà fragilisé par sa lourde défaire lors des élections internes aux Républicains.