«Poupées pédopornographiques» : après Shein, d’autres plateformes chinoises visées par la justice française
© Capture écran journal TF1Après Shein, ce sont désormais les plateformes Temu, Wish et AliExpress qui sont accusées de vendre des poupées sexuelles à l’apparence enfantine ou de diffuser des contenus pornographiques accessibles aux mineurs. La DGCCRF a signalé ces faits au parquet de Paris, ouvrant quatre enquêtes pour un scandale qui s’épaissit.
Avec l’implication d’autres plateformes que Shein dans la vente de poupées sexuelles à l’apparence enfantine, le scandale s’élargit à un problème récurrent touchant plusieurs « marketplaces » chinoises ou low-cost, où des objets à caractère pédopornographique échappent aux contrôles, menaçant la protection des mineurs et provoquant une mobilisation politique unanime.
Le 31 octobre, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a découvert sur Shein une poupée de 80 cm aux traits de fillette, vendue 187 € comme « jouet de masturbation masculine avec corps érotique et vrai vagin et anus ». Après un signalement immédiat au procureur et à l’Arcom, l’enseigne Shein retire l’annonce et instaure une « interdiction totale des produits de type poupée sexuelle », déréférençant sa catégorie adultes. Mais l’enquête révèle désormais que le phénomène dépasse cette seule plateforme : AliExpress proposait un modèle similaire à 247 €, retiré depuis. Quant aux plateformes Temu et Wish, elles sont accusées de diffuser des contenus pornographiques sans filtrage efficace pour les mineurs.
Le 3 novembre, quatre signalements au parquet de Paris ont été faits : Shein et AliExpress pour diffusion d’images pédopornographiques (jusqu’à 5 ans de prison, 75 000 € d’amende) ; tous pour accès de mineurs à des contenus violents ou pornographiques (3 ans, 75 000 €).
Sarah El Haïry, haute-commissaire à l’Enfance, fustige : « Derrière ces "poupées", ce sont des poupons, des bébés. Elles servent d’entraînement à des pédocriminels prêts à passer à l’acte, l’affaire Le Scouarnec en est la preuve. »
Derrière ces « poupées », ce sont des poupons, des bébés.
— Sarah EL HAÏRY (@sarahelhairy) November 4, 2025
Elles servent d’entraînement à des pédocriminels prêts à passer à l’acte, l’affaire Le Scouarnec en est la preuve.
Notre riposte sera internationale. Nous l’avons lancée. Nous n’aurons aucune faiblesse. pic.twitter.com/zjjCw0w7Pa
Elle convoque toutes les grandes marketplaces et veut remonter aux fournisseurs et acheteurs. L’enseigne Shein sera auditionnée sous quinze jours par les députés.
Une association australienne dénonçait ces poupées depuis octobre, « conçues ou modifiables » sur Shein et Temu. Ces plateformes, modèles marketplace aux millions de références, peinent à contrôler les vendeurs tiers. Shein, déjà amendée 191 millions d’euros en 2025 pour cookies, promotions trompeuses et microplastiques, ouvre malgré tout son premier magasin physique au BHV le 5 novembre, sous haute tension.