Voile : une tribune contre la neutralité dans le secteur public cosignée par Rokhaya Diallo
Une tribune publiée le 2 août par La Libre Belgique et signée par un collectif de «femmes musulmanes européennes» affirme que «l’interdiction de signes ou vêtements religieux dans l’emploi ou le secteur public constitue une discrimination».
Plusieurs dizaines de «femmes musulmanes européennes» ont signé ce 2 août une tribune publiée sur le site internet de La Libre Belgique afin de dénoncer la discrimination qu'engendre, selon elles, l’interdiction du port de signes ou de vêtements religieux dans l’emploi ou le secteur public. Pour ces militantes de l'autorisation inconditionnelle du port du voile, «l’argument de la "neutralité" est souvent utilisé afin de discriminer de manière légale les femmes musulmanes».
Presque un Etat membre de l’Union européenne sur trois a introduit des restrictions juridiques sur les tenues vestimentaires des femmes musulmanes, que ce soit au niveau local ou national
L'activiste française Rokhaya Diallo fait partie des signataires de la tribune qui estiment que «les analyses montrent que nombre de ces interdictions de porter des signes religieux ciblent clairement les femmes musulmanes, même si elles sont présentées comme s’appliquant à tous les groupes religieux de manière égale». En outre, selon les signataires parmi lesquelles on retrouve Lila Charef, qui a succédé à Marwan Muhammad à la tête du Collectif contre l'islamophobie en France, ces restrictions sont «souvent adoptées suite à des débats publics houleux sur les tenues vestimentaires de femmes musulmanes et sur la présence des musulmans en Europe».
Ces interdictions de porter des signes religieux ciblent clairement les femmes musulmanes, même si elles sont présentées comme s’appliquant à tous les groupes religieux de manière égale
La tribune avance aussi que, selon un rapport de l’Open Society Justice Initiative, «presque un Etat membre de l’Union européenne sur trois a introduit des restrictions juridiques sur les tenues vestimentaires des femmes musulmanes, que ce soit au niveau local ou national».
Dénonçant régulièrement le «racisme d'Etat» en France, Rokhaya Diallo a récemment fait parler d'elle lors d'un clash avec l'animateur Bernard de la Villardière sur la question du port du voile. Elle a en outre été évincée en décembre 2017 du Conseil national du numérique où elle avait été nommée, villipendant un gouvernement qui avait cédé à une pression de la «fachosphère». Lila Charef a elle été désignée en octobre 2017 directrice du controversé Collectif contre l'islamophobie en France.