Trois ans après, Patrick Jardin, père d'une victime du Bataclan, se livre sur RT France (VIDEO)
Patrick Jardin, père d'une victime des attentats de l’attaque terroriste perpétrée au Bataclan, a accordé une interview à RT France. Trois ans après l’attaque terroriste, il critique le laxisme de l’Etat face à la montée de l’islamisme.
Trois ans après les attentats du Bataclan, Patrick Jardin, qui a perdu sa fille lors de l’attaque perpétrée dans la salle de spectacles parisienne le 13 novembre 2015, a accepté de répondre aux questions de RT France.
Le temps n’est plus aux commémorations
Interrogé sur son état d’esprit actuel, il a dit éprouver «toujours autant de peine» et «toujours autant de haine» à l’égard de ceux qui ont commis les attentats du 13 novembre 2015 et des personnalités politiques qui, selon lui, ont «permis que cela puisse se produise». Estimant «que le temps n’est plus aux commémorations», il a déploré la présence d’Edouard Philippe lors de la dernière cérémonie d’hommage aux victimes. Il reproche, entre autres, au Premier ministre de ne pas avoir appelé à l'annulation du concert du rappeur Médine au Bataclan. Après une vive polémique, l'artiste avait vu ses concerts au Bataclan les 19 et 20 octobre prochains être repoussés et déplacés au 9 février 2019 dans une autre salle, le Zénith. Cette décision avait été prise conjointement par l'artiste et la direction du Bataclan. Elle avait satisfait les nombreuses personnalités qui dénonçaient un texte de Médine appelant à «crucifier les laïcards». Une annulation vécue comme un soulagement par Patrick Jardin, qui a confié vouloir créer une association afin d'interdire les représentations de certains rappeurs à qui il reproche de «proférer des paroles abjectes».
Je trouve que notre pays est en train de s’islamiser
Par ailleurs, Patrick Jardin a accusé l’Etat français d'immobilisme : «Cela fait 45 ans que [les responsable politiques] nous ont mis dans la merde. Et je sais pertinemment que ces mêmes gens […] sont incapables de nous en sortir. Le salut viendra [des] actions [de la société civile]. Il faut se passer d’eux, ils en sont incapables.» En outre, il estime que les autorités françaises n’ont pas pris les mesures nécessaires pour éviter les attentats : «On a eu [l’attentat de] Charlie [Hebdo] et entre Charlie et le Bataclan, ils n’ont rien fait. Entre le Bataclan et l’attentat de Nice, ils n’ont rien fait. Et aujourd’hui, s’il devait y avoir un autre attentat, on se retrouverait devant la même problématique. On ne cherche pas à lutter contre les attentats.»
Enfin, il a estimé que le combat à mener aujourd’hui résidait dans la lutte contre «l’islamisation», selon lui, de la France. «Je trouve que notre pays est en train de s’islamiser. Il y a certains quartiers de non-droit où il y a déjà la charia. Cela me fait peur. Je n’ai pas envie que ma fille ou ma petite fille vivent sous la charia. Je ne peux pas admettre que, dans certains quartiers, il y ait des prières de rues […]. Toutes ces choses-là, [constituent] des vexations, des humiliations, destinées à créer un malaise entre les chrétiens et les musulmans…»
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