Mediapart publie un enregistrement inédit où Benalla et Crase discuteraient de détruire les preuves
Mediapart rend public un nouvel enregistrement d'une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, daté du 26 juillet, où ils discutent de détruire des preuves. Une révélation au lendemain de la tentative de perquisition dans leurs locaux.
Au lendemain de la tentative de perquisition de ses locaux, Mediapart a rendu public un nouvel enregistrement inédit d'une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, daté du 26 juillet 2018. Le média en ligne a remis à la justice sept enregistrements, dont celui-ci, donnant ainsi suite à la réquisition formulée par les juges chargé de l'affaire des violences du 1er Mai.
T’as effacé tout ce qu’il y avait dans ton téléphone ?
Dans le nouvel enregistrement mis en ligne par Mediapart, l'ex-chargé de mission de l'Elysée, Alexandre Benalla, et l'ancien responsable de sécurité de La République en marche (LREM), Vincent Crase, discutent d'effacer certains contenus de leurs téléphones. Ce faisant, ils planifient de détruire des preuves intéressant l’enquête ouverte quelques jours plus tôt sur les violences du 1er Mai, compromettant par la même d’autres éventuelles enquêtes.
Mediapart a remis sept enregistrements, dont un inédit, à la justice.
— Fabrice Arfi (@fabricearfi) 5 février 2019
D'une part, ce nouvel extrait permet d'authentifier la date du 26 juillet de la rencontre Benalla-Crase.
D'autre part, on y entend les deux hommes parler de destructions de preuves. https://t.co/fTcxkhQ3QA
«Et on efface tout à chaque fois. T’as effacé tout ce qu’il y avait dans ton téléphone ? », interroge l'ancien proche collaborateur du chef de l'Etat. En réponse, Vincent Crase confie : «Bah, tout ce qui concerne Velours [la société de sécurité sous-traitante du contrat russe]… Bien sûr, bien sûr… Chez les flics, ils ont pas pu regarder mon téléphone parce que je l’éteignais et je le rallumais à chaque fois. Ils n’ont pas mon code, hein.»
Les trois flics n’étaient pas contre moi, loin de là même, le major qui a tenu l’enquête me disait que ça le faisait vraiment chier de faire ça
Alors que les deux hommes semblent être en train de regarder la retransmission de la deuxième audition devant la commission d'enquête du Sénat d'Alain Gibelin – le directeur de l'ordre public à la préfecture de police de Paris – l'ancien responsable de la sécurité du parti présidentiel poursuit : «Pis, franchement, les trois flics, les trois flics n’étaient pas contre moi, loin de là même, le major qui a tenu l’enquête me disait que ça le faisait vraiment chier de faire ça.»
Les sept enregistrements dévoilés par le média fondé par Edwy Plenel révèlent que les deux hommes se sont rencontrés en violation de leur contrôle judiciaire.