Le député LFI François Ruffin n'exclut pas d'être candidat à l'élection présidentielle de 2022
- Avec AFP
Interrogé par RMC-BFMTV le 26 mai, le député insoumis François Ruffin n'a pas exclu de se présenter à la présidentielle de 2022 «s'il y a nécessité».
Peut-il affirmer qu'il ne sera pas candidat à la présidentielle ? «Non, je laisse la porte ouverte à ce qui peut se passer dans le pays. Et si jamais, c'est moi qui dois ramasser le drapeau, j'irai ramasser le drapeau», a répondu sur RMC-BFMTV François Ruffin, le député de la Somme, électron libre à l'Assemblée du groupe de Jean-Luc Mélenchon. Avant de relativiser : «Je ne pense pas être aujourd'hui l'homme de cela».
«Moi je suis de gauche [...] c'est-à-dire que je suis un partageux, je suis pour le partage. Je considère que notre société vit dans une indécence, une indécence qui est celle des femmes de ménage, c'est l'indécence par le bas, une vie de galère pour un salaire de misère [...] et c'est pareil pour des millions de personnes dans ce pays et il y a une indécence par le haut. Quand il y a des milliards gagnés, y compris pendant la crise, il y a une indécence et ce sont les nouveaux seigneurs et ils sont servis. Voilà ma matrice, voilà ce qui me motive, voilà ce qui fait que je me lève le matin, c'est pas 2022», a détaillé le député de la France insoumise (LFI).
«Mon objectif c'est d'ouvrir un chemin d'espérance entre l'extrême droite et l'extrême argent, c'est d'ouvrir un chemin d'espérance entre Macron et Le Pen», a-t-il poursuivi. Et de conclure : «Pour ça je me bagarrerai. Je me bagarrerai pour que les femmes de ménage puissent espérer que demain, il y ait un vivre mieux pour elles dans ce pays, et pour mes gosses, pour que demain ils puissent espérer vivre sans que l'eau soit imbuvable, l'air irrespirable et la vie invivable. »
«L’hypothèse de l’émergence d’une figure populiste hors parti est un véritable objet d’inquiétude»
Un écho aux confidences d'«un stratège du chef de l’Etat» au quotidien Le Monde ? Dans cet article, publié deux jours plus tôt, la source du quotidien du soir affirmait en effet que le député François Ruffin, au même titre que plusieurs autres personnalités publiques telles qu'Eric Zemmour, Didier Raoult, Cyril Hanouna ou Elise Lucet, inquiétaient de plus en plus l'exécutif français pour l'élection présidentielle de 2022.
Face à une défiance à l'encontre du pouvoir, notamment exprimée par les Gilets jaunes et de nouveau accentuée pendant la crise sanitaire, «l’hypothèse de l’émergence d’une figure populiste hors parti est un véritable objet d'inquiétude», estime l'individu proche du président interviewé par Le Monde.
Et d'ajouter : «Le président redoute notamment qu'un François Ruffin, par exemple, fasse la passerelle entre extrême gauche et extrême droite. [...] Un Zemmour, un Raoult, un Hanouna, pourquoi pas une Elise Lucet, qui incarnent chacun à leur manière cette rupture entre le peuple et les élites, peuvent faire irruption dans le jeu et tenter de poursuivre la vague de dégagisme de 2017.»