Rassemblement pour réclamer la reconnaissance de migrants comme mineurs devant le Conseil d'Etat
- Avec AFP
Une centaine de personnes, soutenues par des associations comme Médecins sans frontières, ont manifesté pour réclamer la présomption de minorité pour plusieurs dizaines de migrants qui campent actuellement en plein centre de Paris.
Un mois après l'installation en plein centre de Paris d'un campement de 70 jeunes migrants, considérés par plusieurs associations comme des mineurs isolés, une centaine de personnes ont manifesté ce 30 juillet pour réclamer un accueil digne en «urgence».
🔴Rassemblement sur la place du Palais Royal face au Conseil d’Etat, en solidarité avec les mineurs isolés. L’initiative est portée par Médecins sans frontières (@MSF_france) et d’autres #associations afin d’interpeller les pouvoirs publics.#MineursIsolés#sanspapiers#Parispic.twitter.com/tGLpxHQEE7
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) July 30, 2020
«Mineurs oubliés», «Mineurs abandonnés», «On n'est pas des menteurs» : militants et migrants, munis de pancartes, se sont ainsi rassemblés devant le Conseil d'Etat. Ils ont alerté sur le sort de ces «mineurs non accompagnés» qui vivent dans des tentes depuis fin juin près de la Place de la République.
📸Retour en quelques images sur le rassemblement place du Palais Royal en solidarité avec les mineurs isolés, 1 mois après l'installation en plein centre de Paris d'un campement de 70 jeunes migrants.#MineursIsolés#sanspapiers#Parispic.twitter.com/zM29Q1UFI8
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) July 30, 2020
Tous ont été évalués majeurs par plusieurs départements d'Ile-de-France et leurs dossiers sont refusés par l'aide sociale à l'enfance (ASE) mais ils contestent cette évaluation et se retrouvent dans une «impasse» le temps de leur recours, selon les associations qui les aident : Utopia 56, Comede, Médecins sans frontières (MSF) et deux autres collectifs.
Rassemblement de #solidarité avec les mineurs isolés. Parce que la place d’un #enfant, ce n’est pas la rue ! #RefugeesWelcome#réfugiés@MSF_france@EELV_Paris@ParisUrgence@MdpMouvementpic.twitter.com/aUQXwxg8Xu
— Francois Bechieau (@Fr_Bechieau) July 30, 2020
Ces ONG militent pour qu'ils soient considérés comme mineurs et pris en charge comme des enfants en danger le temps du processus judiciaire, qui peut durer entre six et dix-huit mois. «Cela fait un mois qu'ils campent, c'est difficile. Il faut qu'une solution soit proposée en urgence», a alerté Corinne Torre, responsable de MSF en France, qui réclame un débat national. Ils sont «environ 300» dans la même situation à Paris et en banlieue, à vivre dans des hôtels ou à la rue, selon MSF.
D'après les associations, nombre de départements utilisent les évaluations de minorité pour évincer les jeunes de la prise en charge destinée aux mineurs non accompagnés, qui leur coûte environ 2 milliards d'euros par an. Après contestation, MSF assure que plus de la moitié des jeunes accompagnés par ses services sont finalement reconnus mineurs par la justice. Les associations demandent à Paris de «montrer l'exemple» aux autres départements, en créant un dispositif pour ces jeunes le temps de leur recours.
Accepteriez-vous que vos enfants dorment dehors ?
— Erwan Weymeersch (@Petit_HommeVert) July 30, 2020
Devant le Conseil d'État pour demander l'hébergement des jeunes migrants qui campent au square Jules Ferry. #Paris11#RefugeesWelcomepic.twitter.com/QdkXCBnL45
La mairie de Paris discute «depuis mars avec le préfet de région pour ouvrir un centre d'hébergement pour les plus vulnérables de ces jeunes», a expliqué à l'AFP l'adjointe à la solidarité, Dominique Versini. Il doit être «co-financé par l'Etat» car ces jeunes «relèvent de sa prise en charge». Un site a récemment «été trouvé» et l'Etat discute avec une association susceptible de le gérer, a-t-elle ajouté. Toutefois l'ouverture du centre «nécessite des travaux» et la mairie propose «d'ouvrir un gymnase pour accueillir ces jeunes en attendant».
Sollicitée ce 30 juillet au matin, la préfecture d'Ile-de-France n'avait pas encore répondu.