Pandémie : Macron prône des stratégies localisées pouvant aller «jusqu’à un reconfinement ciblé»
Dans un entretien accordé à Paris Match, le président de la République a écarté la perspective d'un reconfinement national. Il souhaite privilégier les «solutions très localisées», qui pourraient aller «jusqu’à un reconfinement ciblé».
Dans un entretien accordé à Paris Match le 19 août depuis son lieu de vacances à Brégançon, dans le Var, Emmanuel Macron a écarté la possibilité d'un reconfinement à l’échelle nationale pour endiguer l’épidémie de Covid-19, dont l'évolution en France suscite des inquiétudes. «On ne peut pas mettre le pays à l’arrêt […] Les dommages collatéraux d’un confinement sont considérables», a-t-il affirmé.
Le Président de la République préfère envisager des «des stratégies très localisées, comme ce qui s’est passé en Mayenne, et allant jusqu’à un reconfinement ciblé qu’on pourrait instaurer si la situation l’imposait».
Il a ajouté, toujours dans son entretien à Paris Match, vouloir «permettre aux scientifiques d’avancer, accélérer sur les vaccins, garantir leur accès, apporter la meilleure réponse sanitaire compte tenu de ce que l’on sait, tester, tracer, isoler, organiser nos urgences, prévenir, généraliser le port du masque lorsque c’est nécessaire». Le chef de l’Etat a également dit comprendre que «les Français ont une anxiété légitime, liée au virus, que l’on doit accepter. On vit en temps réel un phénomène épidémique totalement neuf [...] Il faut répondre à cette anxiété sans tomber dans la doctrine du risque zéro».
La France a enregistré environ 3 700 cas de Covid-19 durant les dernières 24 heures, informait le 19 août la direction générale de la santé, nombre le plus important depuis la fin du confinement le 11 mai.
Face à cette inquiétante recrudescence, conjuguée au prochain retour des vacanciers et à la réouverture des écoles, les autorités multiplient les mesures, nationales et locales.
Le port du masque, longtemps présenté comme «inutile» par les autorités, est devenu obligatoire dans les lieux publics clos le 20 juillet. Par la suite, les préfets ont été autorisés à l'imposer à l'extérieur «lorsque les circonstances locales l'exigent». Depuis, de nombreuses villes du pays ont imposé le port du masque en extérieur dans certaines zones. Le 14 août au soir, la préfecture de Paris a annoncé l'extension du port obligatoire du masque à de nouvelles zones de la capitale, dont une partie des Champs-Elysées, le quartier du Louvre et celui des Batignolles. Le même weekend, les autorités des Bouches-du-Rhône ont annoncé une extension de l'obligation de porter le masque à Marseille et dans plusieurs grandes villes et communes touristiques du département méridional. A Nice et Toulouse, le masque sera respectivement obligatoire dans toute la ville à partir du 20 et du 21 août.
En outre, 18 août, la ministre du Travail Elisabeth Borne, à l'issue d'une réunion avec les partenaires sociaux, a fait savoir que le port du masque serait «systématisé» d'ici fin août dans «tous les espaces clos et partagés» des entreprises du pays.