Un employé de supermarché malmené par des gendarmes pour avoir mal positionné son masque
Alors qu'il avait avait baissé son masque en travaillant, un employé de supermarché a reçu une visite surprise des gendarmes qui l'ont placé en garde à vue. Des images et des témoignages attestent d'une interpellation jugée disproportionnée.
Les images de l'interpellation pourraient faire penser à celle de l'arrestation d'un voleur dans un supermarché. Il s'agit pourtant d'un employé du magasin dont le tort était de mal porter le masque de protection respiratoire obligatoire en cette période épidémique.
La scène s'est déroulée, le 19 août à 10h30, dans le Carrefour Contact de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes). Un employé portant le masque sous les narines est brutalement interpellé par deux gendarmes venus effectuer un contrôle pour faire respecter la consigne sanitaire.
Le journaliste Jacques Cotta a publié deux témoignages sur sa chaîne YouTube.
Un client raconte : «Je suis passé devant un magasinier qui était en train de remplir tranquillement son rayon de boissons, et effectivement, il avait le masque légèrement en dessous des narines.»
L'homme précise que l'instant d'après, deux gendarmes ont «sauté» sur l'employé. «Je l'ai entendu leur expliquer qu'il le portait de 7h du matin à 7h du soir et que deux ou trois fois dans la journée, il avait besoin de baisser le masque pour respirer un peu parce qu'il s'étouffait», raconte-t-il.
Il explique que le ton est ensuite très vite monté. «Il étaient en train de lui tordre les bras, en train d'essayer de le menotter [tandis qu'il] leur expliquait qu'il n'était pas un criminel», assure le client. L'employé aurait également expliqué aux gendarmes qu'«il voulait bien les suivre mais sans les menottes devant les clients car ça lui mettait la honte», ajoute l'homme qui a tenté de s'interposer, en vain.
Témoignant également dans la vidéo, Nadège Pastorelli, responsable du magasin, s'est déclarée «choquée» et «abasourdie» devant cette scène capturée par la vidéosurveillance du magasin. «Les autres salariées pleuraient, elles étaient choquées», déplore-t-elle. «Se retrouver en garde à vue parce qu'on porte pas convenablement son masque et parce qu'on répond brièvement aux gendarmes en disant : "Je suis en train de travailler", ça ne mérite pas les images que je vois dans la caméra, c'est inadapté, mais complètement», juge la responsable.
Jacques Cotta a contacté la gendarmerie, elle aurait argué que l'homme aurait proféré des injures à l'encontre des militaires. Sollicitées par RT France, les gendarmeries de Breil-sur-Roya et de Menton (Alpes-Maritimes) n'ont, pour le moment, pas donné suite à nos demandes.
La ministre du Travail Elisabeth Borne a annoncé, le 18 août, que le port du masque serait «systématisé» d'ici fin août dans «tous les espaces clos et partagés» des entreprises, à l'issue d'une réunion avec les partenaires sociaux.