«Retour à la violence physique» : l'insécurité grandissante depuis 20 ans pointée par une étude
Homicides et tentatives d'homicides ont été en hausse presque constante entre 1999 et 2019, selon une étude coécrite par le criminologue Alain Bauer dont les résultats sont publiés par Le Figaro.
Le célèbre criminologue, Alain Bauer et son acolyte l'universitaire Christophe Soullez de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publient une étude, reprise par Le Figaro le 6 septembre, concernant les homicides et les tentatives d'homicides. Un constat : le phénomène statistique est à la hausse entre 1999 et 2019.
Selon Alain Bauer, cité par le quotidien, «homicides et tentatives forment les deux faces d’une même pièce. Ils illustrent une même réalité criminelle et ne sauraient être dissociés». Ainsi, les homicides et leurs tentatives ont bondi de 2 155 à 3 562 en deux décades, ce qui rapporté à l'évolution de la population française sur les 20 dernières années montre une évolution de 50% du phénomène. Le Figaro évoque à cet égard une «radicalisation des comportements».
Si, le chiffre des attaques ayant entraîné la mort a baissé (de 1 111 à 970 sur cette même période), les tentatives d'homicide, elles, ont plus que doublé (de 1 044 à 2 282 faits). Alain Bauer y voit, selon cette même source «un profond mouvement de retour à la violence physique, particulièrement en Occident».
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur cités dans l'étude, les violences contre les dépositaires de l’autorité sont passées d'environ 15 500 à 38 500 pendant ces mêmes 20 années. Les coups et blessures volontaires, elles, ont explosé de 110 000 à 280 000 par an. Les séquestrations de 1 600 à 4 200... les menaces et autres chantages sont passés de 50 000 faits par an à 141 000, un augmentation de 150% relève le quotidien.
Un profond mouvement de retour à la violence physique, particulièrement en Occident
Fondée sur tous les outils à la disposition des chercheurs, l'étude de Bauer et Soullez s'appuie également sur l'indicateur de «victimation» collecté par un travail conjoint de l'Insee et l'ONDRP (observatoire fondé par Bauer et dirigé par Soullez). L'originalité de cette enquête auprès des ménages, dite de de «victimation» : elle prend directement en compte les témoignages des victimes et pas seulement les dépôts de plainte. Une «zone grise», complémentaire des chiffres du ministère de l'Intérieur, selon des experts qui précisent que seules 23% des victimes portent plainte.
Conclusion du Figaro : «La police n’a pas la berlue quand elle estime que la violence qu’elle subit ou qu’elle constate augmente. Les gendarmes sont bien placés également pour savoir que la violence gagne les zones rurales et périurbaines placées sous leur autorité. Les agressions hors vol y avoisinent, sous la présidence d’Emmanuel Macron, les 92 000 faits par an. Depuis l’an 2000, c’est une hausse de plus de 200 %!»