Ce qu'il faut retenir de la conférence du procureur sur l'attentat de Conflans
Jean-François Ricard, procureur du parquet national antiterroriste, s’est exprimé lors d’une conférence de presse le 17 octobre après la décapitation du professeur d’histoire près d’un collège de Conflans-Sainte-Honorine.
Le message de revendication émanait bien de l'agresseur abattu
Le message de revendication publié sur Twitter avec la photo du professeur d'histoire décapité près d'un collège à Conflans-Sainte-Honorine a été publié sur un compte appartenant bien à l'agresseur abattu par la police, Abdoullakh Abouyezidovitch A., a fait savoir le 17 octobre le procureur national antiterroriste.
«Les investigations ont pu confirmer qu'il s'agissait bien d'un compte appartenant à l'auteur des faits», a déclaré Jean-François Ricard lors d'une conférence de presse au tribunal de Paris.
La première exploitation du téléphone de l'assaillant, trouvé à proximité de son corps, «a permis de retrouver dans le bloc-notes le texte de la revendication, enregistré à 12H17 ainsi que la photographie de la victime décédée horodatée à 16H57», a-t-il ajouté.
Terroriste d'origine tchétchène, réfugié en France
Lors de la conférence de presse, le procureur Jean-François Ricard a confirmé que l'assaillant Abdoullakh A., né le 12 mars 2002 à Moscou en Russie et bénéficiant du statut de réfugié, habitait à Evreux (Eure) et avait un titre de séjour délivré le 4 mars dernier et valable jusqu'en mars 2030. Il était inconnu des services de renseignements sur un plan judiciaire. «Il n'a jamais été condamné tout en étant connu pour des affaires de dégradation de biens publics et de violences en réunion, alors qu'il était encore mineur», a précisé le procureur.
L'agresseur a été abattu par des policiers alors qu'il «courait dans leur direction en tirant à cinq reprises avec une arme de poing», a expliqué le procureur.
Selon son récit, trois policiers ont riposté, entraînant la chute de l'assaillant. «Alors qu'il tentait de se relever et de donner des coups de couteau aux policiers, il était neutralisé par les forces de l'ordre», a-t-il raconté, indiquant que son corps présentait neuf impacts de balle.
Les policiers ont retrouvé sur lui un couteau de type poignard, une arme de poing de type Airsoft et cinq cartouches de gaz compatibles avec cette arme, selon le récit du procureur.
Par ailleurs, «un second couteau d'une longueur totale de 35 centimètres, ensanglanté, était découvert à une trentaine de mètres du lieu du crime», a indiqué Jean-François Ricard.
Neuf personnes en garde à vue, dont les membres de la famille de l'agresseur
Par ailleurs, selon monsieur Ricard, parmi les neuf personnes actuellement en garde à vue figure le père d'une élève du professeur décapité, qui avait notamment appelé sur les réseaux sociaux à la mobilisation contre ce dernier, et à son renvoi de l'établissement après un cours pendant lequel l'enseignant avait montré des caricatures de Mahomet.
«La demi-sœur de cet homme avait rejoint l'organisation Etat islamique en 2014 en Syrie et elle fait, à ce titre, l'objet d'un mandat de recherche par un juge d'instruction antiterroriste», a précisé Jean-François Ricard.
Un autre homme, connu des services de renseignement et qui a notamment participé à des vidéos publiées par le père de l'élève, est aussi en garde à vue avec son épouse.