Polémique sur le syndicat Avenir lycéen : Blanquer dénonce un «non-sujet» monté par «l'ultra-gauche»
Le ministre de l'Education s'est défendu face aux polémiques concernant le syndicat Avenir Lycéen, accusant Libération et Médiapart de monter une «affaire à partir de rien». La France Insoumise a réclamé une commission d'enquête parlementaire.
Les révélations se succèdent sur Avenir lycéen. Selon le quotidien Libération, ce «syndicat lycéen» aurait été monté de toutes pièces au ministère de l'Education nationale pour servir la communication de Jean-Michel Blanquer.
Mediapart avait déjà révélé que cette petite structure avait dilapidé une bonne part de ses 65 000 euros de subventions publiques en bars, hôtels de luxe ou restaurants. Le ministre, lui, se défend le 22 novembre 2020 en parlant d'une «affaire autour de rien». «Si quelqu'un regarde de près ce qui est dit dans ces articles, [...] on voit bien que Libération et Mediapart essaient de faire une affaire à partir de rien», a ainsi affirmé le ministre de l'Education sur RTL. Interrogé pour savoir si lui ou le ministère avaient instrumentalisé ce syndicat, Jean-Michel Blanquer a répondu fermement : «Bien sûr que non.»
"C'est un non-sujet, monté en épingle par un secteur de l'ultra-gauche", affirme le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, interrogé sur des soupçons d'instrumentalisation du syndicat "Avenir Lycéen", révélés par Mediapart et Libération #AFPpic.twitter.com/JgKWAHt9yV
— Agence France-Presse (@afpfr) November 23, 2020
Ces accusations ont provoqué un tollé syndical et conduit la France Insoumise (LFI) à réclamer une commission d'enquête parlementaire. «Pourquoi pas une commission d'enquête ? ça peut être intéressant. J'aime bien quand il y a des enquêtes, c'est très important pour la démocratie», a répondu le ministre de l'Education toujours sur RTL, accusant LFI d'être un «pompier pyromane».
Selon lui, ce parti «cherche depuis des années à avoir une influence sur le milieu lycéen et estudiantin». «Les liens sont énormes entre LFI et une série d'organisations. C'est eux qui font ça, ce n'est pas moi», a-t-il affirmé.
Le ministre a également minimisé les éventuelles dérives financières chez Avenir lycéen. «Vous avez juste des lycéens qui ont peut-être dépensé de manière inopinée l'argent qu'ils avaient. J'ai tout de suite demandé une enquête là-dessus. Ce n'est pas davantage que cela», a affirmé le ministre.
Dans une autre intervention diffusée par l'AFP le 23 novembre, le ministre a pointé du doigt un «non-sujet, monté en épingle par un secteur de l'ultra-gauche».
«Un écran de fumée pour essayer de masquer les problèmes du ministère»
Pour Julian Calfuquir, secrétaire exécutif national (SEN) du Parti de gauche (LFI), attaché aux questions de jeunesse, «Jean-Michel Blanquer cherche à détourner le problème initial. A la base, le ministre de l'Education détourne de l'argent public pour créer lui-même un syndicat lycéen pour soutenir sa réforme et faire la communication du ministère». Interrogé par RT France, le militant insoumis «ne pense pas qu'on puisse accuser toute autre organisation politique».
«C'est un écran de fumée pour essayer de masquer les problèmes du ministère qui est dans un gros scandale. Je rappelle qu'il était prévu une rallonge de 30 000 euros à ce syndicat lycéen qui n'est pas encore totalement constitué en association puisqu'il n'a pas fait encore son congrès initiateur», conclut le SEN du Parti de gauche.
Pour rappel, suite à l'article de Libération, des syndicats lycéens ont dénoncé le 21 novembre une «propagande d'Etat» et une tentative du ministère de l'Education «d'étouffer» la contestation des jeunes.