Un policier exclu trois jours par un conseil de discipline pour des propos racistes
Le conseil de discipline a exclu temporairement un policier pour des propos racistes prononcés lors d'une interpellation et filmés à son insu. Il sera jugé en mars pour la même affaire.
Un policier en fonction à la direction territoriale de la sécurité publique des Hauts-de-Seine qui avait reconnu avoir prononcé des insultes racistes lors d'une interpellation en avril dernier à l'Ile-Saint-Denis, a écopé d'une exclusion temporaire de fonction de 3 jours par un conseil de discipline, selon une source interne citée par Le Point le 22 décembre.
Ce conseil de discipline, qui est un organisme paritaire composé de délégués syndicaux et de représentants de l'administration policière, est chargé de décider ou non de sanctions qui sont ensuite validées ou non par le directeur général de la police nationale (DGPN). La «sanction» administrative est une procédure non reliée aux poursuites pénales visant le policier, rappelle Le Point. Le policier doit en effet comparaître le 4 mars 2021 devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour injures à caractère raciste, rapportait l'AFP début novembre.
«Il ne sait pas nager, un bicot, ça ne nage pas »
Les faits se sont déroulés dans la nuit du 25 au 26 avril. Un Égyptien est alors interpellé pour un vol présumé sur un chantier. Tentant d'échapper aux policiers, il se jette dans la Seine avant d'être secouru par les agents. C'est suite à ce sauvetage que l'interpellation est filmée par un riverain. Une vidéo diffusée par la suite par le journaliste Taha Bouhafs sur le compte Twitter de Là-bas si j'y suis.
Sur la vidéo, qui dure un peu moins de 3 minutes, on voit l'un des policiers lancer : «Il ne sait pas nager, un bicot comme ça, ça nage pas». Un rire lui répond, puis un autre réplique : «Ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied.»
La vidéo en question pic.twitter.com/qRZ6UX1MJ7
— Là-bas si j'y suis (@LabasOfficiel) April 26, 2020
L'homme interpellé, dont on n'aperçoit que la silhouette, disparaît ensuite derrière un fourgon de police, encadré par plusieurs policiers. La vidéo se termine sur des cris apeurés, des bruits sourds, ainsi que les rires des policiers.
La diffusion de ces images avait provoqué la saisine de l'IGPN et le préfet de police de Paris, Didier Lallement, avait demandé la suspension de deux policiers.