Enquête ouverte pour «prise illégale d'intérêts» visant le ministre Sébastien Lecornu
- Avec AFP
Une enquête préliminaire pour «prise illégale d'intérêts» vise le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu pour ses activités passées à la tête du département de l'Eure, a indiqué ce 13 janvier à l'AFP le Parquet national financier.
Confirmant ainsi des informations du Canard enchaîné et de Libération, le Parquet national financier (PNF) a indiqué ce 13 janvier à l'AFP qu'une enquête préliminaire pour «prise illégale d'intérêts» visait le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, pour des faits remontant à l'époque où il cumulait les fonctions de président du conseil départemental de l’Eure et un poste d'administrateur de la Société des autoroutes Paris-Normandie.
Cette enquête a été ouverte en mars 2019 des chefs de «prise illégale d'intérêts» et d'«omission de déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique». Elle a été confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).
Selon Libération, cette enquête visant l'«étoile montante de la macronie» est née à la suite d'un courrier d'un «banquier des collectivités locales reconverti dans l'énergie» adressé en janvier 2019 à la magistrate Eliane Houlette, qui était alors à la tête du PNF.
Dans sa déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), Sébastien Lecornu affirme avoir touché entre juillet 2016 et juin 2017 un total de 7 874 euros bruts de «jetons de présence» comme administrateur de la Société des autoroutes Paris Normandie (SAPN). Or, Sébastien Lecornu était au même moment président du département de l'Eure et a, «à ce titre, approuvé plusieurs délibérations» de la collectivité ayant trait à la SAPN – au moins quatre selon le Canard, cinq selon Libération.
Sollicité par l'AFP, le cabinet du ministre a indiqué que «ce mandat a été exercé par Sébastien Lecornu de façon totalement transparente, faisant l’objet des publications légales classiques et d’une déclaration à la HATVP». «Sébastien Lecornu a tout simplement poursuivi une pratique historique, à la suite de son élection, en siégeant pendant un an au sein du Conseil de SAPN» a ajouté cette source, en ajoutant que «la gestion du réseau routier a toujours été associée à la sphère publique». «Lorsqu’en 2005 les autoroutes ont été concédées par l'Etat à des opérateurs privés, il a été nécessaire de maintenir [...] des liens étroits avec les autorités publiques» et «à ce titre, les départements du Calvados, de la Seine-Maritime et de l’Eure sont actionnaires minoritaires de SAPN et, dès lors, participent à l’assemblée générale», a précisé le cabinet.