Google écope d'une amende de 1,1 million d'euros après un «classement trompeur» des hôtels
- Avec AFP
Google s'est vu infliger le 15 février une amende de plus d'un million d'euros pour pratique commerciale trompeuse. La répression des fraudes a jugé que le classement du géant américain pouvait être confondu avec les étoiles attribuées aux hôtels.
La répression des fraudes a annoncé le 15 février que Google paierait une amende de 1,1 million d'euros en France. Il est reproché au géant américain d'avoir établi un «classement trompeur» des hôtels hexagonaux en substituant une classification établie selon ses propres critères allant d'une à cinq étoiles.
L'enquête a été lancée en 2019 par la Direction générale de la concurrence , la consommation et de la répression des fraudes (DGCCR). Selon le communiqué, l'enquête a «démontr[é] le caractère trompeur du classement des hôtels par Google, notamment sur son moteur de recherche».
En conséquence, «les sociétés Google Ireland et Google France ont corrigé leurs pratiques et, après accord du procureur de la République de Paris, ont accepté de payer une amende de 1,1 million d'euros dans le cadre d'une transaction pénale».
L'Umih, principal syndicat de l'hôtellerie et de la restauration, s'est déclaré par la voix du président de la branche hôtellerie «très satisfait», dans des propos rapportés par la l'AFP. «C'était crucial pour nous de protéger les étoiles des hébergements classés : ce classement fait par Atout France a une valeur, il correspond à plus de 250 points à respecter : superficie de la chambre, présence d'une salle de bain, nombre de prises. Nous nous sommes insurgés contre cela dès 2008», a-t-il estimé avant d'ajouter que Google «ne voulait rien entendre et continuait à utiliser des étoiles basées sur des commentaires de consommateurs, ce qui trompait le public car en France les étoiles sont réservées aux hôtels, résidences de tourisme et camping classés. Ils mettraient des petites fleurs ou des petits chapeaux pointus, il n'y aurait pas de problème».
Une pratique «particulièrement dommageable pour les consommateurs»
La note, auparavant attribuée aux établissements en fonction d'informations provenant de diverses sources tierces disponibles publiquement en ligne, reflète désormais uniquement le classement officiel français des hôtels sur Google Search et Maps, a précisé Google France à l'AFP.
La DGCCRF, après avoir été saisie de «plaintes d'hôteliers dénonçant l'affichage sur Google d'un classement trompeur des hébergements touristiques», avait ainsi contrôlé en 2019 et 2020 «la nature et la loyauté des informations délivrées par la plateforme».
Les classements de plus de 7 500 établissements avaient été comparés, «sur un nombre conséquent de cas», au «seul classement officiel existant en France et délivré par Atout France», allant de une à cinq étoiles. Les conclusions de cette comparaison ont établis que Google «avait substitué au classement Atout France une classification établie selon ses propres critères [qui] prêtait grandement à confusion par sa présentation et par l'utilisation identique du terme étoiles, selon la même échelle allant de un à cinq, pour classer les hébergements touristiques». Et à la DGCCRF d'ajouter que cette pratique était «particulièrement dommageable pour les consommateurs, trompés sur le niveau de prestations auxquels ils pouvaient s'attendre». Elle portait également préjudice aux hôteliers «dont les établissements étaient présentés à tort comme moins bien classés que dans le classement officiel d'Atout France».
Estimant que cela «constituait une pratique commerciale trompeuse», la DGCCRF avait transmis au parquet de Paris les conclusions de ses investigations, ce qui a abouti à une transaction. Google utilise le classement officiel délivré par Atout France depuis septembre 2019.