Effet Covid ? Selon un sondage, les Français sont de plus en plus méfiants à l'égard de la politique
Le centre de recherches politiques de Sciences Po a publié le 22 février son baromètre comparatif annuel sur la confiance en l'action politique. Après un an de pandémie, le sentiment de défiance des Français a augmenté.
Comme chaque année, le centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) a publié le 22 février son baromètre de la confiance politique. Une étude qui pour l'année 2020 est fortement marquée par la pandémie du Covid-19 et démontre une méfiance générale des Français envers l'action politique.
Les Français sont parmi les nationalités étudiées, ceux qui s'intéressent le moins à la politique (49%). Un chiffre en hausse de deux points par rapport à l'année dernière alors qu'ils sont 79% en Allemagne et 69% en Italie. Les sentiments les plus souvent évoqués à l'égard de la politique sont la «méfiance» (39%) – en hausse de deux points comparé à février 2020 – et le «dégoût» 23%, en baisse de quatre points.
Seuls 10% des sondés affirment «avoir de l’intérêt» au sujet de la politique. Près de 65% des Français estiment par ailleurs que leurs élus et dirigeants sont «plutôt corrompus». Par ailleurs, à la question : «Quand vous pensez à la politique, pouvez-vous me dire ce que vous éprouvez d’abord ?», les Français sont 77% à répondre par des termes négatifs.
Enfin, une majorité de Français (55 %) estiment que la démocratie ne fonctionne «pas très bien», un résultat à la baisse mais bien supérieur à ses voisins européens. Les Allemands et les Britanniques ont eux un meilleur jugement de leur démocratie puisqu’ils sont respectivement 67% et 61% à penser qu’elle fonctionne «bien».
Les Français davantage «lassés» par la pandémie que les Allemands ou encore les Britanniques
Conséquence de la pandémie, en un an, la part de Français ressentant principalement de la lassitude (41%) et de la morosité (34%) a augmenté respectivement de 13 et 12 points en un an. Le sentiment de lassitude est moins prégnant au Royaume-Uni (31%) et en Allemagne (15%). Toujours en comparaison, le qualificatif le plus souvent évoqué par les Allemands et les Britanniques est la sérénité (40% et 42% des cas), bien que la tendance soit à la baisse. Cité par Le Monde, Bruno Cautrès, politologue au CEVIPOF et spécialiste des comportements politiques estime qu'«il y a le sentiment diffus d’une crise, sans fin dont on ne verrait jamais la sortie».
La méfiance des Français vis-à-vis des vaccins a quant à elle baissé mais se maintient toujours à 30% de réfractaires. A l'inverse, 49 % «envisagent» de se faire vacciner et 19% des Français n’ont pas encore pris sa décision. Enfin, dans l’ensemble, 58% des Français jugent que le gouvernement ne gère pas «bien» la crise sanitaire, soit le plus haut pourcentage parmi ses voisins européens.