Didier Raoult reste sceptique sur une vaccination de toute la population
- Avec AFP
Le professeur Didier Raoult, connu pour sa défense d'un traitement controversé du Covid-19, s'est prononcé en faveur de la vaccination des soignants et des sujets à risque, se montrant plus sceptique sur une généralisation à toute la population.
Didier Raoult s'est dit favorable le 8 juillet à la vaccination des soignants et des sujets fragiles. «Oui, je suis pour la vaccination mais pour une population à risque d'être particulièrement surexposée, ou à risque de faire des formes graves», a-t-il dit comme le rapporte l'AFP, pendant un déjeuner organisé par le club d'investisseurs franco-chinois China Business Club, à Paris.
Interrogé spécifiquement sur les soignants, catégorie où la vaccination patine, le professeur de microbiologie a répondu par l'affirmative : «Le personnel soignant qui est exposé doit réfléchir sérieusement à la vaccination.»
De manière générale, «l'indication vaccinale qui ne me paraît pas contestable, c'est quand vous avez un risque. Le bénéfice individuel est d'autant plus important que vous êtes plus exposé», a-t-il dit lors d'une séance de questions-réponses.
Par conséquent, il a jugé «raisonnable que les gens qui, s'ils sont exposés, peuvent faire une forme grave, les sujets âgés, les obésités maladives, il faut qu'ils soient vaccinés». Il a en outre qualifié «les vaccins [d']élément utile à la lutte contre l'infection par Covid-19».
Pour le reste de la population, le spécialiste des maladies infectieuses s'est montré nettement plus sceptique, en particulier pour les enfants.
«Est-ce que la vaccination générale permet de lutter contre la contagion ? Ce ne sont pas des éléments qui sont clairs dans la littérature ni dans la vraie vie», a-t-il estimé.
Rappelant qu'il «le dit depuis un an et demi», il a conseillé à toute personne malade de «se faire soigner».
Le professeur prône depuis le début de l'épidémie l'utilisation de l'antipaludéen hydroxychloroquine associé à l'antibactérien azithromycine, un traitement sur lequel l'IHU a effectué des études qui ont été contestées pour leur méthodologie. Ses contestataires ont évoqué des échantillons trop réduits et l'absence de groupe placebo.
«Une partie du désastre initial [en mars/avril 2020], c'est qu'on n'a pas soigné les gens, on leur a dit : "Attendez de vous étouffer", or avec ce virus on peut avoir une insuffisance respiratoire épouvantable sans s'en rendre compte», a argué Didier Raoult.
Il a d'ailleurs estimé : «il y aura un moment où on en sortira. Sur la base des notions historiques que j'ai, ça risque de ressembler au bout d'un certain temps à la grippe».