«Allez faire le siège des parlementaires» : Castaner veut saisir la justice contre la députée Wonner
- Avec AFP
Le chef des députés LREM a appelé la présidence de l'Assemblée nationale à saisir la justice contre Martine Wonner, qui a exhorté les manifestants contre le pass sanitaire à «faire le siège des parlementaires» et à «envahir leurs permanences».
Le 17 juillet, le président du groupe La République en marche (LREM) au Palais Bourbon Christophe Castaner a appelé la présidence de l'Assemblée nationale à saisir la justice, suite aux propos tenus par la députée Martine Wonner. Celle-ci a exhorté les manifestants contre le pass sanitaire à «faire le siège des parlementaires» et à «envahir leurs permanences pour dire que vous n'êtes pas d'accord».
Considérée par certains comme «covidosceptique», l'ex-LREM désormais membre du groupe Libertés et territoires (LT) est intervenue lors de la manifestation parisienne du 17 juillet contre l'extension du pass sanitaire, au côté du président des Patriotes Florian Philippot.
«Jamais nous n'accepterons cette dictature», a déclaré Martine Wonner à la tribune. «Nous devons refuser la ségrégation [entre vaccinés et non vaccinés] [...] Nous devons refuser la stigmatisation», a-t-elle poursuivi, avant de lancer : «Allez faire le siège des parlementaires, allez envahir leurs permanences pour dire que vous n'êtes pas d'accord.»
VIDÉO - La députée Martine Wonner appelle à "faire le siège des parlementaires" lors de la manif #antipass à Paris.
— Clément Lanot (@ClementLanot) July 18, 2021
Christophe Castaner souhaite la saisie du procureur de la République de Paris, afin de vérifier les suites pénales qu'il pourrait y donner. pic.twitter.com/O4AFAd4aqS
Christophe Castaner évoque d'«éventuelles suites pénales» contre des propos «incitant à la haine et à la rébellion»
L'ex-ministre de l'intérieur désormais chef des députés LREM Christophe Castaner a aussitôt écrit au président de l'Assemblée Richard Ferrand en estimant qu'il «conviendrait [de] saisir le procureur de la République de Paris, afin de vérifier la véracité des propos tenus ainsi que les éventuelles suites pénales qu'il pourrait y donner». «Dans le contexte de recrudescence des menaces et des actes contre les élus et tout particulièrement contre les parlementaires, il ne saurait être toléré qu'une représentante de la Nation, siégeant à nos côtés, puisse proférer de telles paroles, incitant à la haine et à la rébellion, y compris par des actes violents», considère Christophe Castaner dans ce courrier dont l'AFP a eu connaissance.
«Cela va trop loin, une plainte doit être déposée, [Martine Wonner] n'a plus rien à faire au Palais Bourbon. Elle déshonore la République et la Démocratie», a estimé sur Twitter le député LREM Jean-Baptiste Moreau.
On était habitué à entendre @MartineWonner débiter ses âneries dans l hémicycle ou dans la rue. Mais là cela va trop loin, une plainte doit être déposée, elle n'a plus rien à faire au Palais Bourbon. Elle déshonore la République et la Démocratie. https://t.co/v8n8u3tJvB
— Jean Baptiste Moreau (@moreaujb23) July 17, 2021
«Une fois de plus, mes propos sont surinterprétés pour me porter préjudice. Il s'agissait de répondre en direct aux citoyens qui ne supportent plus les non-réponses par mail, téléphone ou courrier de leurs élus», a réagi Martine Wonner auprès de l'AFP.
Psychiatre de profession et députée du Bas-Rhin, Martine Wonner avait été exclue du groupe LREM en mai 2020 après son vote contre le plan de déconfinement. Depuis, ses interventions contre la «cochonnerie» des vaccins ARN ou la «dictature» provoquent régulièrement des remous, y compris dans son nouveau groupe parlementaire Libertés et territoires.
Sa dernière sortie polémique intervient alors que le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a annoncé le 15 juillet porter plainte à la suite de menaces de mort reçues par des députés favorables aux mesures vaccinales et au pass sanitaire.
«J'apprends que plusieurs députés ont été menacés de mort, ce que je condamne totalement», a répondu Martine Wonner le 17 juillet. «Je m'étonne néanmoins que les harcèlements, menaces de mort et autres intimidations que je subis sans discontinuité depuis plusieurs mois ne soient pas traités avec autant d'égard», a-t-elle ajouté.