L'Afghan accusé de liens avec les Taliban condamné à dix mois de prison avec sursis
- Avec AFP
Le ressortissant afghan arrivé le 21 août en France et suspecté d'accointance avec les Taliban a été condamné à dix mois de prison avec sursis pour avoir enfreint son contrôle administratif.
L'Afghan placé en garde à vue le 23 août peu après son arrivée de Kaboul a été condamné à dix mois d'emprisonnement avec sursis pour être sorti de la zone de surveillance qui lui avait été imposée par le ministère de l'Intérieur.
A son arrivée de Kaboul dans la nuit du 21 au 22, Ahmat M. s'était vu notifier avec quatre autres Afghans une «mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance» (Micas), prévue dans le cadre des lois antiterroristes.
Selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, il fait partie de l'entourage d'un Afghan qui «aurait eu un lien avec des Taliban», ce lien restant «à définir».
Logé avec sa femme, sa petite fille de trois mois et plusieurs autres membres de sa famille dans un hôtel de Noisy-le-Grand, Ahmat M. avait pour interdiction de sortir de cette commune située à l'Est de Paris.
Il a toutefois été interpellé le 23 août en fin d'après-midi dans une épicerie du XVIIIe arrondissement de Paris, où il aurait été repéré car il ne portait pas de masque.
Né en 1991, selon les procès-verbaux cités à l'audience, cet homme, qui a dit avoir été procureur en Afghanistan avant de reprendre des études de droit, a expliqué avoir voulu acheter des médicaments car il souffrait de maux de tête et de vomissements depuis son arrivée en France.
Il dit ne pas avoir compris qu'il faisait l'objet d'une mesure de surveillance
Dans des propos parfois confus, il a raconté avoir suivi un homme, vivant dans le même hôtel, qui lui aurait proposé de lui acheter ces médicaments, sans comprendre qu'il se rendait à Paris. Interrogé par les enquêteurs, cet homme a pour sa part dit qu'Ahmat M. lui avait demandé de l'accompagner à Paris pour acheter des cartes SIM.
Ahmat M. a par ailleurs laissé entendre qu'il n'avait pas compris faire l'objet d'une mesure de surveillance, affirmant qu'il était absent lorsque le commissaire était venu avec un traducteur lui notifier cette dernière et que c'était sa femme qui avait signé le document, un argument qui n'a pas convaincu le tribunal. «Ce n'est pas le dossier d'un Taliban en France livré à lui-même, c'est le dossier d'un homme qui a fui son pays avec sa femme et sa fille de trois mois» et qui a été arrêté pour être «allé au supermarché», a plaidé son avocate Alice Ouaknine.
La représentante du ministère public avait requis une peine «ferme et dissuasive» de 12 mois de prison, dont six mois avec sursis.