«Détournement de fonds publics» : Fillon visé par une autre enquête, ouverte en 2017 par le PNF
Au delà de sa condamnation en 2020 dans l'affaire des emplois fictifs de son épouse, qui l'avait contraint à abandonner la course à la présidentielle en 2017, François Fillon est visé par une autre enquête sur l'embauche d'un assistant parlementaire.
Ainsi que le rapporte l'AFP ce 3 septembre, le parquet national financier (PNF) a ouvert en 2017 contre François Fillon une enquête pour «détournement de fonds publics» au sujet de l'embauche en 2015 d'un assistant parlementaire : Maël Renouard, auteur de «Faire», le livre-programme du candidat à la présidentielle, publié en septembre 2015.
L'enquête, menée par l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), doit déterminer si le contrat d'assistant parlementaire de Maël Renouard, payé 38 000 euros sur fonds publics pendant cette période, selon RTL, pouvait être justifié par cette seule mission. L'ouvrage en question s'est vendu à 300 000 exemplaires et a rapporté à François Fillon, toujours selon RTL, 550 000 euros.
Cette enquête est une pure création artificielle du PNF
L'ancien Premier ministre a été auditionné à ce sujet cette année, selon une source proche du dossier citée par l'AFP, et la procédure est toujours entre les mains du PNF. Les magistrats peuvent désormais décider d'ouvrir une information judiciaire, convoquer François Fillon devant le tribunal correctionnel de Paris ou classer l'enquête sans suite.
«Il est stupéfiant de prétendre qu'un collaborateur parlementaire ne puisse pas participer à l'écriture d'un livre politique par un député», a réagi auprès de l'AFP son avocat, Me Antonin Lévy. «Cette enquête est une pure création artificielle du PNF qui s'acharne à maintenir ouvertes des procédures vides et les sort opportunément quelques semaines avant le procès en appel à venir», a-t-il encore dénoncé.
Dans le volet des emplois fictifs de son épouse Penelope, François Fillon a fait appel de sa condamnation en juin 2020 à cinq ans de prison, dont deux ferme, et sera rejugé en novembre.