L'infiltration de terroristes parmi les réfugiés est l'une «des inquiétudes» du renseignement
Interrogé sur l'infiltration de terroristes parmi les réfugiés arrivant en France, Laurent Nunez a assuré sur France 2 que les services de renseignement effectuaient des criblages «à très haut niveau» avec des partenaires internationaux.
Le Coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, Laurent Nunez, a évoqué les menaces terroristes déjouées par les services de renseignement sur le plateau de Télématin le 6 septembre.
A ce titre, le secrétaire d'Etat au ministre de l'Intérieur a notamment estimé que la menace terroriste demeurait «très élevée sur le territoire national» et que «la situation en Afghanistan ne devrait pas modifier cet état de la menace». «Les services de renseignement sont pour autant très attentifs», a-t-il toutefois assuré.
Interrogé sur une potentielle infiltration de terroristes parmi les réfugiés afghans, Laurent Nunez a assuré que cette menace constituait une «inquiétude», mais que les renseignements français effectuait des criblages «à très haut niveau» avec la collaboration de partenaires internationaux. Ces criblages constitueraient, affirme-t-il, «une des meilleures garanties» contre la menace terroriste qui profiterait des flux de réfugiés pour venir en France.
Pour rappel, cinq ressortissants Afghans évacué par la France en août avaient retenu l'attention des autorités à cause de leurs liens présumés avec les Taliban. A ce sujet, Laurent Nunez a affirmé ne pas pouvoir en dire plus, sinon «que ce sont des individus qui avaient été détectés dans le cadre des criblages et qui n'étaient pas a priori liés avec des mouvements terroristes».
Laurent Nunez a par ailleurs évoqué plusieurs phénomènes auxquels les services de renseignement sont particulièrement sensibles. La «reconstitution possible de foyers d'Al-Qaïda», «des velléités de départ sur zone», mais aussi le risque qu'«un certain nombre de terroristes profite du flot de réfugiés»
La menace terroriste serait surtout «endogène» d'après les services de renseignement
La menace représentée par Daesh a également été abordée au cours de cet entretien. Si le risque s'est amoindri, le Coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme assure que les services de renseignement continuent d'y veiller, d'autant que cette organisation «se reconstitue dans la clandestinité».
Laurent Nunez a toutefois reconnu que les dernières tentatives d'attentats déjouées relevaient d'une menace «endogène», c'est-à-dire d'individus radicalisés déjà présents sur le territoire national. «Cette menace-là n'a pas baissé», a-t-il poursuivi avant d'ajouter que l'ouverture du procès pour les attentats du 13 novembre 2015 «ne fait que nous inquiéter». Il a en effet estimé que ce type de procès pouvait «susciter un certain nombre de velléités de passage à l'action d'individus qui sont présents sur le territoire national». «Les services de renseignements sont très mobilisés», a-t-il insisté.