Un millier de Polynésiens battent le pavé contre l’obligation vaccinale à Papeete
- Avec AFP
Un millier de Polynésiens opposés à la loi sur l'obligation vaccinale se sont mobilisés le 2 octobre à Papeete. Une mesure qui doit entrer en vigueur le 23 octobre.
Entre 700 et 1 000 personnes, selon la police et les organisateurs, ont manifesté le 2 octobre à Papeete contre l’obligation vaccinale alors que seulement la moitié des 280 000 habitants de la Polynésie française sont vaccinés.
La loi locale sur l'obligation vaccinale doit entrer en vigueur le 23 octobre, sauf si les recours déposés contre elle devant le Conseil d'Etat aboutissent. Cette loi concerne notamment toute personne travaillant en contact avec le public. Les manifestants affirment qu'une pétition contre cette obligation a recueilli 25 000 signatures.
Un Polynésien sur deux est vacciné
Seul un Polynésien sur deux est vacciné, en dépit d’une forte augmentation de la vaccination au cours de la vague Delta, qui a fait plus de 450 morts au cours des deux derniers mois dans cette collectivité d’outre-mer.
Au point d’arrivée du cortège, devant l'Assemblée de la Polynésie française, des stands tenus par des récalcitrants aux vaccins proposaient des informations sur des «traitements» artisanaux contre le Covid-19, sur les effets secondaires des vaccins ou encore de l’assistance juridique pour refuser la vaccination.
«J’ai peur du vaccin et je ne veux pas qu’on me l’impose, ni à moi ni à mes enfants», déclare à l’AFP Orama Ropiteau, une jeune mère au foyer.
Pour être vacciné, le consentement doit être libre et éclairé, alors qu’il est contraint
A ses côtés, Marie, qui ne souhaite pas donner son nom de famille par «peur des représailles», estime que le vaccin est une «thérapie génique». Elle se présente comme juriste et enseignante en droit.
«Pour être vacciné, le consentement doit être libre et éclairé, alors qu’il est contraint, puisqu’on est menacé d’amendes et de perdre son emploi si on refuse», explique-t-elle à l'AFP en distribuant une pétition pour demander la fin de l’urgence sanitaire.
Selon le ministère de la Santé local, l’épidémie a fait 623 morts en Polynésie française, sans tenir compte des décès à domicile. Près de 90% des patients admis en réanimation sont en surpoids ou obèses et plus de 94% ne sont pas vaccinés. Le couvre-feu a en revanche été levé le 20 septembre. En France métropolitaine, pour le douzième samedi de suite, des milliers de personnes ont manifesté pour protester contre le pass sanitaire imposé par le gouvernement pour contrer l'épidémie.