Ventes d'armes : une station du métro parisien renommée «La France muette» par Amnesty International
Des militants de l'ONG Amnesty International ont symboliquement rebaptisé «la France muette» une station de métro parisien, pour demander plus de transparence sur les ventes d'armes de Paris à des pays accusés de violations des droits de l'Homme.
Des militants de l'ONG Amnesty International ont voulu dénoncer le silence du gouvernement français sur ses ventes d'armes ce 15 février, en recouvrant la plaque de la station de métro parisien Muette d'une inscription «la France muette». Exigeant davantage de transparence sur les ventes d'armes de Paris à des pays accusés de violations des droits humains, les militants ont également collé des affiches sur lesquelles on pouvait lire «Brisez le silence sur les ventes d'armes françaises» ou «Silence on arme», du nom d'une campagne lancée par Amnesty en septembre 2019.
📸 La station de #métro La Muette renommée « La France muette » par Amnesty International (@amnestyfrance) pour dénoncer le silence du #gouvernement français sur ses ventes d'armes.#SilenceOnArme#Paris#Francepic.twitter.com/rSQPXArLER
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) February 15, 2022
Amnesty a transmis le 14 février à l'Elysée une pétition signée par quelque 145 000 personnes exigeant du chef de l'Etat Emmanuel Macron «un contrôle effectif et renforcé sur tous les transferts d'armes» et une amélioration de la «transparence du ministère des Armées sur ces questions». L'ONG a affirmé qu'elle continuerait de se mobiliser sur le sujet en vue de l'élection présidentielle en avril, a expliqué à l'AFP la présidente d'Amnesty International France Cécile Coudriou.
Cesser ces ventes d'armes dès lors qu'il y a des violations graves des droits humains
La France a ratifié en 2014 le Traité international sur le commerce des armes. «On prévient que ça fait partie de nos demandes d'engagement pour les candidats et les candidates, y compris Monsieur Macron s'il se présente, de respecter vraiment le traité sur le commerce des armes, et donc de cesser ces ventes d'armes dès lors qu'il y a des violations graves des droits humains ou des risques qu'elles se produisent», a poursuivi la présidente d'Amnesty auprès de l'agence de presse.
Amnesty a notamment en tête le Liban et l'Egypte où du matériel de maintien de l'ordre français a été «utilisé dans des répressions tout à fait excessives de manifestants pacifiques», ainsi que les ventes d'armes à l'Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, engagés dans le conflit au Yémen, a expliqué l'ONG.