Manifestations en Iran : Téhéran convoque le chargé d'affaires français pour «ingérence»
- Avec AFP
L'Iran a convoqué le chargé d'affaires français, dénonçant l'«ingérence» de la France dans ses affaires intérieures après la condamnation par Paris de la «répression violente» par Téhéran des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini.
Dans un communiqué publié ce 29 septembre le ministère iranien des Affaires étrangères «rejette et condamne fermement l'ingérence du ministère français des Affaires étrangères et de certains responsables français dans les affaires intérieures de l'Iran en utilisant de fausses interprétations».
«En réponse à la participation de trois responsables français à des manifestations à Paris et à l'initiative ridicule du magazine Charlie Hebdo, le chargé d'affaires de l'ambassade de France à Téhéran a été convoqué au ministère des Affaires étrangères», écrit la diplomatie iranienne. Charlie Hebdo a publié le 28 septembre un article intitulé «Iran : les femmes disent merde aux mollahs» dans un numéro dont la Une met en scène quatre femmes voilées criant «Connasse ! Pute ! Chienne ! Salope !» à une femme courant courtement vêtue, avec comme sous-titre : «Téhéran à 10 minutes de Paris».
«La déclaration du ministère français des Affaires étrangères vise à innocenter les émeutiers qui n'avaient d'autre but que de détruire les biens publics et la vie et les biens des gens», ajoute le texte.
Paris a fait état le 26 septembre de «sa condamnation la plus ferme de la répression violente, par l'appareil sécuritaire iranien, des manifestations» en Iran, consécutives à la mort le 16 septembre de la jeune iranienne Mahsa Amini après son interpellation par la police des mœurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le strict code vestimentaire de l'Iran qui oblige notamment toutes les femmes à porter le voile islamique. «Cette répression brutale a déjà conduit à la mort de plusieurs dizaines de manifestants et manifestantes au cours des derniers jours», a dénoncé le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. Il avait ajouté que la France examinait avec ses partenaires européens «les options disponibles en réaction à ces nouvelles atteintes massives aux droits des femmes et aux droits de l'Homme en Iran».
Ce 29 septembre, l'Allemagne a d'ailleurs réclamé des sanctions de l'Union européenne contre Téhéran. «Au sein de l'UE, je fais tout mon possible pour mettre en place des sanctions contre ceux qui en Iran battent les femmes à mort et abattent les manifestants au nom de la religion», a écrit la responsable de la diplomatie allemande Annalena Baerbock sur Twitter.