Le président turc Recep Erdogan évoque une possible «opération terrestre» en Syrie
- Avec AFP
Au lendemain d'une série de raids aériens contre des positions kurdes en Syrie et de plusieurs tirs de roquettes sur le sol turc depuis ce pays, le chef de l'Etat turc envisage une «opération terrestre» contre son voisin.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a évoqué ce 21 novembre le possible lancement d'une «opération terrestre» en Syrie, au lendemain d'une série de raids aériens contre des positions kurdes en Syrie et en Irak et de plusieurs tirs de roquettes sur le sol turc depuis le territoire syrien.
«Il n'est pas question que cette opération soit uniquement limitée à une opération aérienne», a déclaré le chef de l'Etat aux journalistes turcs qui l'accompagnaient au retour du Qatar, où il a assisté à l'ouverture de la Coupe du monde de football.
La série de raids aériens qui a fait une trentaine de morts le 20 novembre en Syrie a été déclenchée en représailles à l'attentat qui a tué six personnes le 13 novembre à Istanbul, attribué par Ankara aux «terroristes» kurdes.
«Les unités concernées, notre ministère de la Défense et notre état-major décideront ensemble de la puissance qui doit être engagée par nos forces terrestres», a précisé le président turc, faisant état de «consultations» en cours. «Nous avons déjà prévenu: nous ferons payer ceux qui nous troublent sur notre territoire», a-t-il réaffirmé.
Dans la soirée du 20 novembre et la matinée du 21, des tirs de roquettes depuis la Syrie ont touché la frontière et le territoire turcs faisant, au total, trois morts dont un enfant et près d'une quinzaine de blessés, selon le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu.
S'agissant de l'opération «Griffe Epée» lancée le 20 novembre contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et les Unités de Défense du Peuple (YPG), «elle a été menée par 70 avions et drones», a détaillé le chef d'Etat : «Ils se sont enfoncés de 140 km dans le nord de l'Irak et de 20 km dans le nord de la Syrie.»
Recep Erdogan a par ailleurs assuré n'avoir eu «aucune discussion» avec le président américain Joe Biden ou son homologue russe Vladimir Poutine au sujet de l'opération. En Syrie, les Etats-Unis soutiennent les YPG, une milice kurde que la Turquie considère comme terroriste, notamment pour contrer les djihadistes de Daesh tandis que la Russie, à la demande du président syrien Bachar al-Assad, aide les autorités à lutter contre les groupes terroristes.