Incitée par Washington à soutenir l'effort de guerre ukrainien, la Colombie revendique sa neutralité
Le président colombien Gustavo Petro a confirmé que Washington avait suggéré à la Colombie de transférer des équipements militaires de fabrication russe à l'Ukraine, tout en assurant que son pays avait rejeté cette proposition.
«Au cours d'une conversation avec le général [américain] [Laura] Richardson et d'autres responsables américains, on m'a dit qu'en raison de l'incapacité [de la Colombie] à maintenir [des armes de fabrication russe] en service actif, ils étaient prêts à le faire et à les envoyer à l'Ukraine», a déclaré Gustavo Petro, le 24 janvier auprès de TASS.
«Nous ne prenons parti pour personne. Nous sommes du côté de la paix. C'est pourquoi pas un seul équipement russe sur notre territoire, quel que soit son état technique, ne sera utilisé dans ce conflit», a ajouté le chef d'Etat colombien.
L'appel du pied de Washington à des pays d'Amérique latine...
Laura Richardson, à la tête du Commandement sud des Etats-Unis, avait annoncé il y a quelques jours que Washington entendait fournir des équipements militaires à des pays d'Amérique latine, afin que ces derniers envoient du matériel russe à l'Ukraine. Ce à quoi le Kremlin avait réagi dans la foulée, par la voie de son porte-parole, Dmitri Peskov. «Toute livraison est conditionnée à certaines obligations de la part des pays qui reçoivent des équipements militaires. Donc, bien sûr, nous suivrons cela de très près», avait-il ainsi déclaré.
S'il fait écho à la volonté de Washington d'alimenter l'effort de guerre ukrainien par l'intensification des livraisons militaires à destination de Kiev, cet épisode s'inscrit également dans l'interventionnisme étasunien en Amérique latine, dont témoignent les multiples tentatives de l'administration américaine de s'immiscer dans la politique de ses voisins sud-américains. Quoi qu'il en soit, les relations entre la Russie et certains pays d'Amérique latine permettent à Moscou de pouvoir compter sur le soutien de plusieurs Etats de ce continent, malgré les multiples appels occidentaux à condamner l'intervention militaire russe en Ukraine.