Déplacement de l'armée syrienne dans le nord à la veille de négociations avec les Turcs
Avant une réunion à Astana pour résoudre le conflit syrien, Damas a dépêché plusieurs régiments de la garde républicaine dans le nord du pays.
Malgré le relatif calme sécuritaire en Syrie, le conflit est loin d'être terminé. Le 19 juin, l'armée syrienne a dépêché la garde républicaine en direction du nord d'Alep pour maintenir la pression sur les troupes pro-turques stationnées dans la région et sur les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes.
Selon des sources locales, rapportées par le site arabe Al Quds al Arabi, les forces du régime ont envoyé des renforts militaires comprenant des éléments des 105e et 103e brigades (gardes républicains), y compris des chars T72, des véhicules blindés BMP, des transports de troupes, des unités du génie et de l'artillerie de campagne. Les troupes sont stationnées vers les axes des villes de Manbij et Al-Arima, non loin des différentes milices pro-turques et des forces des FDS.
Vers un retrait turc du territoire syrien ?
Ce bruit de bottes s'inscrit d'abord dans un contexte sécuritaire. Un attentat à la bombe a tué, le 19 juin, cinq soldats de l'armée syrienne dans la ville de Deir ez-Zor, a rapporté le média arabe Arabi Jdiid Cette attaque faisait suite notamment à la libération par les forces kurdes de plusieurs détenus appartenant à Daech.
Mais ce renforcement militaire au nord intervient surtout à la veille du rassemblement à Astana. Sont attendues dans la capitale kazakh des délégations russes, turques, iraniennes, syriennes, mais aussi l'opposition à Damas, afin de trouver une sortie de crise pacifique.
Ce mouvement de troupes serait une manière pour Damas de faire pression sur la Turquie pour qu'elle quitte le territoire syrien et également sur les forces kurdes pour qu'elles rejoignent le giron de Bachar al-Assad.
Pour rappel, la Turquie d'Erdogan a repris depuis plusieurs mois le contact avec Damas grâce à la médiation de Moscou. Mais la normalisation n'est pas encore à l'ordre du jour : Bachar al-Assad exige en effet que les forces turques quittent tout le territoire syrien.