La Russie s'oppose au prolongement de neuf mois du mécanisme transfrontalier avec la région d'Idlib
- Avec AFP
Le Conseil de sécurité de l'ONU devait étudier un prolongement du mécanisme de neuf mois pour la région d'Idlib tenue par les djihadistes. Moscou a mis son veto, n'acceptant que six mois supplémentaires.
La Russie a posé son veto le 11 juillet au Conseil de sécurité de l'ONU à la prolongation de neuf mois du mécanisme d'aide humanitaire transfrontalier pour la Syrie, accusant l'Occident d'utiliser celui-ci pour soutenir les mouvements djihadistes d'Idlib.
Les 15 membres du Conseil tentaient de trouver un compromis pour étendre ce mécanisme qui permet d'acheminer depuis la Turquie, sans autorisation de Damas, nourriture, eau ou médicaments aux habitants de la région d'Idlib, tenue par les djihadistes. L'ONU, les humanitaires et l'Occident, qui réclamaient une extension d'au moins un an pour permettre une meilleure organisation de l'aide, tout comme la Suisse et le Brésil, en charge de ce dossier, avaient au départ soumis un projet de texte proposant 12 mois.
D'autres ouvertures vers Idlib depuis le séisme
Mais la Russie avait mis sur la table un projet de texte concurrent n'acceptant que six mois, comme c'était le cas actuellement. La proposition de compromis de neuf mois rédigée par la Suisse et le Brésil a recueilli 13 voix, pour une abstention (Chine), mais a été rejetée par la Russie qui en tant que membre permanent dispose d'un pouvoir de veto.
«Ce calendrier aurait permis de passer les durs mois d'hiver», a déploré l'ambassadrice suisse Pascale Baeriswyl, se disant «très déçue». «Nous ne laisserons pas ce veto mettre un terme à nos efforts pour trouver une solution», a-t-elle ajouté.
L'ambassadeur russe Vassili Nebenzia a quant à lui accusé les Occidentaux de «provocation pour pousser la Russie à utiliser son veto», estimant que le mécanisme ne prenait «pas du tout en compte les intérêts du peuple syrien». Ce mécanisme créé en 2014 permet d'acheminer de l'aide humanitaire aux populations des zones djihadistes du nord-ouest de la Syrie, sans autorisation du gouvernement syrien, qui dénonce régulièrement une violation de sa souveraineté.
Au départ, il prévoyait quatre points de passage, mais après des années de pression en particulier de Moscou, allié de Damas, le poste de Bab al-Hawa est désormais le plus utilisé. Son autorisation est de six mois renouvelables. Malgré l'expiration du mécanisme de l'ONU, au moins temporairement, deux autres points de passage sont opérationnels, même s'ils sont moins utilisés que Bab al-Hawa. Le président syrien Bachar al-Assad avait en effet directement autorisé leur ouverture après les séismes de février, mais cette autorisation expire mi-août.