Netanyahou limite l'accès des musulmans à la mosquée Al-Aqsa pendant le mois du ramadan
Le Premier ministre israélien a décidé de limiter l'accès aux pèlerins musulmans à la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam, pendant le mois du ramadan. Le renseignement intérieur israélien, le Shin Bet, était opposé à cette mesure restrictive. Selon lui, elle ne fera que renforcer la popularité du Hamas en Cisjordanie.
Le Premier ministre israélien a tranché. Alors qu'une partie de son gouvernement, à savoir Yoav Gallant son ministre de la Défense et le Shin Bet, le renseignement intérieur israélien, y étaient défavorables, Benjamin Netanyahou a décidé de suivre les recommandations de son ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir pour restreindre l'accès aux musulmans de la mosquée Al-Aqsa pendant le mois du ramadan, suite à une réunion entre les deux hommes dans la soirée du 18 février.
Une information confirmée par le membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahou. Dans un message publié sur la plateforme X (ex-Twitter) le 18 février, Itamar Ben Gvir a précisé que «compte tenu du caractère sensible de la sécurité, des restrictions découlant uniquement de considérations de sécurité seront imposées». Le nombre de personnes ayant accès au site sera donc limité, et des restrictions d'âge sont aussi à prévoir.
Cette mesure restrictive vise notamment à contrecarrer les manifestations de sympathie à l'égard du Hamas en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, selon Middle East Eye. D'ailleurs, parmi les limitations, Itamar Ben Gvir aurait soumis la proposition d'interdire l'accès à la mosquée Al-Aqsa aux musulmans de moins de 70 ans, toujours selon la même source.
Une restriction risquée
Cette restriction n'est pas approuvée par l'ensemble des autorités israéliennes. Le Shin Bet, le renseignement intérieur israélien, a désapprouvé cette mesure qui ferait le jeu du Hamas et renforcerait de facto sa popularité en Cisjordanie et dans la ville trois fois sainte, rapporte un article d'I24.
Cette limitation intervient à quelques jours du ramadan, qui débutera dans la nuit du 10 mars, mais surtout dans le contexte d'une probable intervention militaire israélienne à Rafah. «Quiconque veut nous empêcher de mener une opération à Rafah nous dit en fait de perdre la guerre. Je ne vais pas céder à cela», a martelé le Premier ministre Benjamin Netanyahou le 17 février. En effet, malgré les pressions de la communauté internationale pour éviter une opération israélienne à la frontière égyptienne ou s'entassent près d'1,4 million de Gazaouis, le chef du Likoud est déterminé à combattre le Hamas jusqu'au bout.
De surcroît, cette mesure restrictive contre les pèlerins musulmans risque d'attiser encore un peu plus les tensions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Depuis le 7 octobre, c'est un front qui ne dit pas son nom. L'armée israélienne mène des raids quasi-quotidiens pour déloger des membres du Hamas et du Jihad islamique. Tsahal a indiqué le 16 février avoir arrêté 3 100 Palestiniens, dont 1 350 membres du Hamas, en Cisjordanie depuis le début de la guerre. Selon le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne, 398 Palestiniens ont été tués dans les territoires occupés par les forces israéliennes ou par des colons.