Proche-Orient : la Turquie «se tient fermement» derrière les dirigeants du Hamas, assure Erdogan
Le président turc a tenu à réaffirmé sa position à l'égard du Hamas, déclarant ce 9 octobre que son pays «se tient fermement» derrière les dirigeants du mouvement palestinien. Malgré ce fervent soutien au Hamas et ses critiques à l'égard du gouvernement israélien, les liens entre l'État hébreu et la Turquie n'ont pas été coupés.
Lors d'un discours à Istanbul ce 9 mars, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé le que la Turquie «se tient fermement» derrière les dirigeants du Hamas. «Personne ne peut nous amener à qualifier le Hamas d'organisation terroriste. La Turquie est le pays qui parle de tout ouvertement avec les dirigeants du Hamas et qui se tient fermement derrière eux», a déclaré le chef de l'État turc, cité par l’AFP.
Fervent défenseur de la cause palestinienne, le président Erdogan est l'un des plus virulents critiques de la politique israélienne et de son Premier ministre depuis le début de la guerre à Gaza, lancée en représailles à l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, mettant à l’épreuve le récent rapprochement diplomatique entre la Turquie et l’État hébreu.
«Le Hamas n'est pas un groupe terroriste, c'est un groupe de libérateurs qui protègent leur terre», avait déclaré le président turc lors d’un discours au Parlement le 25 octobre, provoquant l’ire du gouvernement israélien. Deux mois plus tard, le président turc avait comparé Benjamin Netanyahou à Aldolf Hitler. «Quelle différence avez-vous avec Hitler ?», avait-il lancé à l’adresse du Premier ministre israélien, lors d’une cérémonie à Ankara le 27 décembre. «Ils vont nous faire manquer Hitler. Ce que fait ce Netanyahou est-il moins que ce qu'a fait Hitler ? Ce n'est pas le cas», avait-il poursuivi.
Les relations économiques épargnées, malgré les critiques d’Erdogan à l’encontre de Netanyahou
Le 8 mars, l’Organisation nationale du renseignement (MIT) - l’agence turque de renseignement – avait annoncé l’arrestation de 6 personnes accusées d’espionnage pour le compte des services de renseignement israéliens (Mossad). Début février et janvier, les autorités turques avaient déjà procédé à des arrestations de personnes suspectées d’être liées au Mossad.
Des tensions entre les deux pays ont également débordé sur le terrain sportif. Le 14 janvier, après avoir célébré un but avec un message pour les otages à Gaza, Sagiv Yehezkel, un footballeur israélien du club turc d'Antalyaspor avait été arrêté, et le contrat avec son club rompu. Plusieurs ministres israéliens avaient alors réagi, appelant au boycott de la Turquie et qualifiant Ankara de «bras exécutif du Hamas».
Pour autant, malgré les propos du président turc à l'égard d’Israël, les liens économiques entre les deux pays perdurent. Dans un article paru mi-décembre, Franceinfo soulignaitque, depuis le début du conflit à Gaza, «plus de 300 cargos» avaient quitté les ports turcs pour livrer diverses matières premières à Israël, ainsi que du pétrole azerbaïdjanais. Même chose concernant les relations diplomatiques. Bien qu'il ait rappelé l'ambassadeur turc à Tel-Aviv début novembre, Erdogan avait précisé qu'il ne rompait pas liens diplomatiques bilatéraux.