Cisjordanie : vives condamnations après le meurtre de quatre Palestiniens par des colons israéliens
Après la mort d'un jeune Israélien en Cisjordanie, des colons se sont vengés sur plusieurs localités des territoires occupés, tuant quatre Palestiniens. Face à cette situation explosive, Paris et Londres ont condamné les autorités israéliennes et prévoient de nouvelles sanctions contre les assaillants.
Après le décès de Benjamin Ahmeir, âgé de 14 ans, dont le corps a été retrouvé le 12 avril portant des traces de violences, les colons israéliens ont mené une vague de représailles à Naplouse, incendiant des maisons, des voitures, tuant quatre Palestiniens et en blessant près de 75 autres en trois jours. L'armée israélienne, présente sur les lieux, est accusée d'avoir soutenu les actes de représailles, rapporte le média arabe El-Hora.
Outre les raids de Tsahal pour neutraliser des cellules du Hamas ou du Jihad islamique, les Palestiniens résidant en Cisjordanie font également face à de nombreux actes violents de la part des colons israéliens. Depuis le 7 octobre, 468 Palestiniens ont été tués dans les territoires occupés.
Face à cette situation explosive, la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits humains de l'ONU, Ravina Shamdasani, a martelé le 16 avril que les forces israéliennes devaient cesser «immédiatement leur participation active et leur soutien» aux attaques de colons contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée. «Les autorités israéliennes doivent plutôt empêcher de nouvelles attaques, notamment en demandant des comptes aux responsables», a-t-elle insisté.
Paris pourrait imposer de nouvelles sanctions
Dans un communiqué, la France a également condamné «avec la plus grande fermeté les actes de violence commis par des colons contre des civils palestiniens en Cisjordanie». «Ces attaques armées coordonnées, menées en présence de l’armée israélienne, ont déjà causé la mort de quatre civils palestiniens», a-t-elle ajouté.
«Ces actes sont inacceptables», a dénoncé la diplomatie française. Paris a également haussé le ton contre le gouvernement israélien, expliquant que «ces violences sont la conséquence de la poursuite de la politique de colonisation qui attise les tensions et constitue une violation grave du droit international». La France envisage notamment d'autres sanctions avec ses partenaires européens.
Le 13 février dernier, la diplomatie française avait imposé des sanctions «à l’encontre de colons israéliens extrémistes qui se sont rendus coupables de violences contre des civils palestiniens en Cisjordanie». À la suite de cette mesure coercitive, «28 individus sont visés par une interdiction administrative du territoire français».
Pourtant fidèle alliée de l'État hébreu, la diplomatie britannique s'est dite alarmée «par les niveaux choquants de violence en Cisjordanie occupée». «Une telle violence contre les civils est totalement inacceptable et doit cesser immédiatement», a fustigé Londres, en précisant avoir déjà pris des mesures contre certains colons extrémistes.
Human Rights Watch a publié un rapport ce 17 avril intitulé «Israël est responsable de la montée de la violence des colons». «Des colons israéliens ont agressé et torturé des Palestiniens, commis des violences sexuelles, volé leurs biens et leur bétail, menacé de les tuer s'ils ne partaient pas définitivement, et détruit des domiciles et des écoles», a assuré l'ONG. Bill Van Esveld, directeur adjoint de la division Droits des enfants de l'organisation, a d'ailleurs déclaré : «Alors que l’attention du monde est tournée vers Gaza, les abus en Cisjordanie se multiplient, alimentés par des décennies d’impunité et l’indulgence des alliés d’Israël.»