Hezbollah-Israël : un raid de Tsahal cible un centre appartenant à la milice chiite en Syrie
Un raid israélien a ciblé un centre appartenant au Hezbollah dans la périphérie de Damas. Les frappes israéliennes ont fait plusieurs morts et une dizaine de blessés. Cette attaque intervient dans un contexte de fortes tensions avec la milice chiite libanaise.
Les affrontements entre l'armée israélienne et le Hezbollah s'exportent en Syrie. L'aviation de Tsahal a mené un raid dans la nuit du 26 au 27 juin sur un centre appartenant à la milice chiite dans la banlieue de Damas. La frappe a fait plusieurs morts et une dizaine de blessés.
«Deux personnes sont tombées en martyr et un soldat a été blessé à la suite d’une agression israélienne aux missiles visant des points dans la région sud» de la capitale syrienne, a indiqué l'agence Sana dans un communiqué ce 27 juin.
Citant une source militaire, Sana indique que «l’ennemi israélien a lancé la nuit dernière une agression aérienne depuis le Golan syrien occupé contre un certain nombre de points dans la région sud, ajoutant que les défenses antiaériennes avaient intercepté les missiles et abattu un certain nombre d’eux». Les frappes israéliennes ont également fait des dégâts matériels.
Les frappes de Tsahal ont tué 39 combattants du Hezbollah en Syrie en 2024
L'information a également été rapportée par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), source d'opposition controversée basée à Londres. Celle-ci indique que la frappe israélienne a fait «trois morts», dont une femme, et 11 blessés. De surcroît, le raid israélien aurait visé «le centre de services de l'institution Jihad Al-Binaa du Hezbollah libanais et des milices iraniennes, à proximité de la zone d'Al-Saida Zainab», dans la banlieue de Damas. Le lieu touché est proche du mausolée de Zeinab, petite-fille du prophète Mahomet, fille d'Ali et de Fatima, véritable lieu de pèlerinage pour la communauté chiite.
Selon le site d'information basé à Londres, 62 combattants auraient été tués en 2024 parmi les forces iraniennes et celles du Hezbollah libanais en Syrie. Au total, 23 membres du Corps des Gardiens de la révolution iraniens auraient péri dans les frappes de Tsahal et 39 combattants de la milice chiite.
Ces frappes israéliennes en territoire syrien s'inscrivent dans un contexte de montée des tensions avec le Hezbollah. Israël cherche par tous les moyens à limiter l'influence de la milice chiite et de son allié iranien en Syrie. L’État hébreu, qui craint de voir son pays encerclé par des forces hostiles, a donc militarisé les hauteurs du Golan.
«Nous avons la capacité de ramener le Liban à l'âge de pierre», menace Israël
Depuis plusieurs semaines, le ton est monté d'un cran entre les deux ennemis frontaliers qui s'affrontent depuis le mois d'octobre. Les responsables politiques israéliens, de Benjamin Netanyahou à Isaac Herzog en passant par Israël Katz, le chef de la diplomatie, ont menacé ouvertement d'intervenir militairement au Liban pour chasser le Hezbollah et ses forces spéciales de la frontière avec l'État hébreu. De son côté, le secrétaire général du mouvement pro-iranien Hassan Nasrallah a prévenu que sa milice se tenait prête à toutes les éventualités.
À ce propos, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a prévenu son homologue israélien Yoav Gallant en visite à Washington en déclarant qu'«une autre guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait facilement devenir une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient», avec notamment une probable intervention iranienne pour venir en aide à son allié libanais.
«Le Hezbollah comprend très bien que nous pouvons infliger d'énormes dégâts au Liban si une guerre est lancée», a déclaré à la presse Yoav Gallant ce 27 juin. «Nous avons la capacité de ramener le Liban à l'âge de pierre, mais nous ne voulons pas le faire [...] Nous ne voulons pas d'une guerre», a-t-il ajouté, précisant que le gouvernement israélien «se préparait à tout scénario».