Les exigences de Netanyahou provoquent des remous au sein du gouvernement israélien
Benyamin Netanyahou a exigé le maintien des troupes israéliennes le long du corridor de Philadelphie, zone tampon entre la bande de Gaza et l’Égypte. Cette position a notamment provoqué l’ire du ministre de la Défense Yoav Gallant qui juge cette mesure improductive pour parvenir à un accord dans l’enclave palestinienne.
Décidément, Benyamin Netanyahou persiste et signe. Le Premier ministre israélien a une nouvelle fois fait part de ses exigences dans la bande de Gaza pour parvenir à un cessez-le-feu. Une consigne qui provoque l’ire du ministre de la Défense Yoav Gallant.
Le cabinet de sécurité a voté dans la soirée du 30 août pour inclure le maintien des troupes israéliennes à la frontière avec l’Égypte dans tout accord de trêve à Gaza. Benyamin Netanyahou et ses ministres du cabinet de guerre pensent que leur décision va aider à sceller un accord en forçant le Hamas à faire des compromis.
Mais le ministre de la Défense israélien ne partage pas cet avis. Yoav Gallant estime que le vote en faveur d’un maintien de la présence israélienne le long du corridor de Philadelphie, constituant la frontière de Gaza avec l’Égypte, se pose comme un nouvel obstacle à la conclusion d’un cessez-le-feu dans la bande de terre. Le retrait total des forces israéliennes de cette zone tampon est non seulement une exigence du Hamas en vue d’une trêve, mais aussi une demande du Caire.
Le divorce entre Gallant et Netanyahou
Des images circulant sur les réseaux sociaux ont d’ailleurs montré une route asphaltée censée longer la frontière avec l’Égypte et s’étendant sur quasiment 400 mètres à l’est de l’enclave, que l’Institute for the Study of War dit avoir repérée sur des images satellites dès le 26 août dernier. Par la voix d’un haut responsable cité par le quotidien al-Qahera, proche des renseignements égyptiens, l’Égypte a réitéré qu’elle «n’accepterait aucune présence israélienne au point de passage de Rafah ou sur le corridor de Philadelphie».
De son côté, Yoav Gallant fait cavalier seul en plaisant pour le retrait de Tsahal du corridor de Philadelphie et la conclusion d'un accord rapide qui calmerait les tensions régionales. Le ministre israélien de la Défense souligne que la signature d'un accord de cessez-le-feu permettrait non seulement le retour des otages, mais ouvriraient également la voie à un arrangement diplomatique. Il insiste également sur le fait que la non-conclusion d’un accord serait un prétexte pour que l’Iran lance sa riposte pour venger l’élimination d’Ismaël Haniyeh le 31 juillet dernier. Ce désaccord notable révèle les frictions existantes entre Benyamin Netanyahou et Yoav Gallant, note le site Axios. Selon cette source, cette opposition aurait entraîné l’énervement du chef du Likoud.
Pour l’heure, une délégation israélienne est à Doha pour négocier un accord dans la bande de Gaza en présence de l’Égypte, du Qatar et des États-Unis. Le Hamas ne souhaite pas participer aux pourparlers et réitère son acceptation du plan Biden qui prévoit notamment un cessez-le-feu durable en plusieurs étapes avec la libération des otages israéliens encore aux mains du parti islamiste.