Roumanie : un journaliste de RT interpellé à l'aéroport de Bucarest

Le journaliste de RT International Chay Bowes a été interpellé ce 1er mai à son arrivée à l'aéroport de Bucarest, alors qu'il se rendait en Roumanie pour couvrir l'élection présidentielle. Celui-ci a rapporté que des policiers étaient montés à bord de son avion, dès l'atterrissage, et l'ont escorté pour l'interroger.
Le journaliste irlandais Chay Bowes, qui présente notamment l'émission « Moscow Mules » sur RT International, a annoncé ce 1er mai avoir été interpellé à son arrivée à l'aéroport de Bucarest.
Des policiers sont à bord de l'appareil, après son atterrissage, « ils ont demandé qui était Chay Bowes et six d'entre eux m'ont fait descendre de l'avion » a-t-il raconté, ajoutant qu'il a été « emmené en zone d'attente ».
« La démocratie en Roumanie grandit chaque jour », a raillé sur sa chaîne Telegram la rédactrice en chef de RT Margarita Simonian, rappelant que Bowes devait couvrir les élections présidentielles.
Une couverture médiatique également évoquée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, qui a souligné auprès de RT que ces élections « absolument scandaleuses […] suscitent un intérêt accru » chez les journalistes. « Il est arrivé à Bucarest par avion sans enfreindre la moindre règle, en respectant toutes les formalités liées au passage de la frontière », a souligné la diplomate, ajoutant que Bowes n’aurait « même pas eu le temps de prendre ses affaires » en cabine.
Une « situation folle », estime Zakharova
« Il s’agit d’une situation absolument folle pour l’espace de l’OSCE. C’est une situation folle pour le pays qui se considère démocratique, du moins c’est ce qu’il prétend être », a-t-elle notamment ajouté.
Les deux tours de ce scrutin sont prévus les 4 et 18 mai. Des dates annoncées à la mi-janvier par le gouvernement, après que la Cour constitutionnelle roumaine ait annulé début décembre les résultats du premier tour qui avait eu lieu en novembre 2024.
Un premier tour qui avait été remporté à la surprise générale par Calin Georgescu, un critique de l’Union européenne, de l'OTAN et opposant au soutien militaire à l'Ukraine, notamment qualifié dans les médias d’« ultra-nationaliste » et de « pro-russe ».
Se présentant comme candidat indépendant, il avait obtenu 22,94 % des voix, devançant Elena Lasconi, une candidate pro-occidentale, qui avait recueilli 19,18 % des suffrages.
La cour constitutionnelle avait prétexté de « multiples irrégularités et violations de la loi électorale » pour justifier sa décision, alors que les renseignements roumains ont accusé Calin Georgescu d’avoir bénéficié d’une « campagne de promotion agressive » sur TikTok et pointé du doigt la Russie. Des accusations rejetées en bloc par Moscou.