Pétrole : l’OPEP+ prolonge ses baisses de production jusqu’en 2026

Face à des prix du pétrole en baisse et un marché mondial incertain, l’OPEP+ a décidé de maintenir ses réductions de production jusqu’à fin 2026, tout en permettant à huit pays, dont la Russie et l’Algérie, d’augmenter progressivement leur offre.
Lors d'une réunion ministérielle le 29 mai 2025, l’OPEP+ a confirmé la prolongation de ses réductions collectives de production de pétrole jusqu’au 31 décembre 2026. La mesure concerne environ 2 millions de barils par jour et vise à stabiliser un marché déséquilibré, où les prix du brut stagnent entre 60 et 65 dollars — un niveau jugé insuffisant pour financer les politiques publiques des pays producteurs.
L’objectif commun est clair : défendre les revenus pétroliers face à un environnement géopolitique tendu, marqué notamment par les sanctions occidentales et les manœuvres économiques des États-Unis sous la présidence de Donald Trump.
Une reprise ciblée menée par huit pays, dont la Russie et l’Algérie
En parallèle de ce maintien global des coupes, huit membres de l’alliance — dont la Russie, l’Algérie, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Irak — ont entamé depuis avril 2025 une reprise progressive de leur production. Ces pays ont déjà augmenté leur production de 411 000 barils par jour en mai et juin, et devraient confirmer, lors de la réunion du 31 mai, la poursuite en juillet de l’augmentation de 411 000 barils par jour, déjà engagée en mai et juin.
Ces hausses sont issues de réductions volontaires additionnelles appliquées depuis 2022. Elles ne remettent pas en cause l’accord général de l’OPEP+ mais permettent à certains pays, comme l’Algérie et la Russie, de regagner une part de marché perdue sans rompre la discipline collective.
Un nouveau système de quotas pour 2027 et des tensions internes persistantes
Ce 29 mai, les ministres ont également validé le développement d’un mécanisme de quotas de production à partir de 2027. Ce système visera à définir plus justement les capacités de production de chaque membre en fonction de leurs investissements réels et de leurs performances.
Cette mesure vise à corriger des déséquilibres persistants, notamment ceux causés par des pays comme le Kazakhstan, qui refuse d’appliquer les coupes décidées collectivement. Le 29 mai, le vice-ministre kazakh de l’Énergie a réaffirmé à l’agence Interfax : « Nous avons déjà dit à l’OPEP que nous ne réduirons pas, nous produirons à notre capacité ».
L’Arabie saoudite souhaite utiliser ces hausses ciblées pour sanctionner indirectement ces membres indisciplinés. Une méthode déjà utilisée en 2020 lors de la « guerre des prix », qui avait permis de rappeler que la solidité de l’alliance reposait avant tout sur la cohésion et le respect des règles.
Enfin, selon Bloomberg, une partie des barils nouvellement produits ne devrait pas atteindre le marché mondial, car une grande part sera consommée localement pour répondre à la demande estivale. Ces décisions devraient permettre à l’alliance de soutenir le marché tout en augmentant la production, sans faire chuter brutalement les prix.