Malgré l’annonce de la suspension de l’aide américaine, Donald Trump annonce vouloir fournir des systèmes de défense aérienne à l'Ukraine

Malgré la récente annonce de suspension de plusieurs livraisons d’armes américaines à l’Ukraine, décidée sans coordination préalable, Donald Trump a assuré lors d’un appel téléphonique avec le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky que Washington souhaitait tout de même renforcer la défense antiaérienne de Kiev.
Le 4 juillet, Donald Trump et Volodymyr Zelensky ont eu un échange téléphonique d’environ quarante minutes. D’après le site américain Axios, l’échange a porté sur la fourniture de systèmes de défense aérienne américains. Le dirigeant ukrainien a confirmé que les deux camps s'étaient accordés sur des rencontres entre représentants pour évoquer ces livraisons et d’autres formes d’assistance militaire.
Dans un message sur son canal Telegram, Zelensky a indiqué avoir discuté avec Trump des « possibilités en matière de défense aérienne ». Des déclarations qui visent avant tout à maintenir l’illusion d’un soutien américain solide, malgré les doutes croissants.
Washington suspend l’aide puis tente de rassurer
Le contact entre Trump et Zelensky intervient dans un contexte d’incertitude grandissante. Le 2 juillet, les États-Unis auraient décidé de suspendre plusieurs envois d’armes à destination de Kiev, dont des missiles Patriot, des munitions GMLRS, des Hellfire, des Stinger et d’autres armements, selon Politico. Cette décision aurait été prise sans consulter ni les partenaires européens, ni les autorités ukrainiennes, selon plusieurs sources, ce qui a semé la confusion parmi les soutiens du régime de Kiev.
Cette suspension serait due à l’état critique des stocks américains, après des années de livraisons massives. Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth aurait pris la décision de manière unilatérale. Même une partie de l’administration Trump aurait été prise de court.
La presse européenne a rapporté que cette décision avait suscité des interrogations dans les chancelleries occidentales. L’appel téléphonique du 4 juillet viserait donc à apaiser les tensions provoquées par cette suspension. Pourtant, contre toute attente, Donald Trump a affirmé vouloir fournir des équipements à Kiev. Le journal allemand Bild de son côté évoque une possible « entente discrète » entre Trump et le dirigeant allemand Friedrich Merz sur des livraisons d’armes tenues secrètes.
Moscou face aux incohérences de Washington
La veille de l’échange avec Zelensky, le 3 juillet, Donald Trump s’était aussi entretenu par téléphone avec le président russe Vladimir Poutine. À l’issue de la conversation, Trump a déclaré être « déçu » du dialogue, affirmant que Moscou ne semblait pas vouloir faire de concessions. Pourtant, aucun engagement concret n’a été proposé par la partie américaine, et peu de progrès ont été fait sur le terrain diplomatique concernant le conflit.
Washington alterne ainsi déclarations d'ouverture et de fermeté avec des signes différents de soutien à Kiev, sans ligne cohérente. Trump déplore le manque d’avancées dans ses discussions avec la Russie, tout en relançant des promesses de livraisons d’armes à l’Ukraine à peine un jour plus tard. Ce double discours ne fait qu’accentuer les doutes sur la stratégie réelle de la Maison Blanche.
Du côté russe, ces revirements sont interprétés comme un signe clair de confusion dans le camp occidental. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que « si moins d’armes étaient envoyées à Kiev, la fin de l’opération militaire approcherait ». En réalité, les décisions unilatérales de Washington — suspendre, puis relancer, sans consultation — montrent avant tout une administration américaine tiraillée entre des intérêts internes et une pression extérieure à laquelle elle ne parvient plus à répondre de manière cohérente.