Ras-le-bol en Israël face à l’absence d’accord pour les otages

Les familles des otages et une majorité d’Israéliens, exaspérés par la guerre à Gaza, pressent Benjamin Netanyahou de signer un accord global libérant les 50 captifs. Les manifestants dénoncent les calculs politiques et l’enlisement militaire. Un cessez-le-feu est jugé urgent face à la crise humanitaire.
La population israélienne exprime une exaspération croissante face à la poursuite de la guerre à Gaza et l’absence d’accord pour libérer les 50 otages encore détenus par le Hamas, dont environ 20 seraient en vie, après l’attaque du 7 octobre 2023 qui a tué 1 219 personnes.
Les familles des otages, réunies près de la porte Begin à Tel Aviv, pressent le Premier ministre Benjamin Netanyahou de conclure un accord global mettant fin au conflit. Après 638 jours de captivité, elles dénoncent une « sélection cruelle » dans les propositions de trêve par étapes, craignant que certains otages soient abandonnés.
Netanyahou de plus en plus critiqué
Une mère, dont le fils Matan est malade, implore : « Le temps est compté, acceptez l’accord maintenant ! » Les familles reprochent au gouvernement des calculs politiques, accusant le Premier ministre de privilégier son pouvoir au détriment des captifs, certains évoquant le spectre de Ron Arad, otage jamais retrouvé. Cette colère reflète un sentiment plus large en Israël, où 73 % des citoyens soutiennent un accord, même au prix d’un arrêt des combats, selon des sondages récents.
Les manifestations à Tel Aviv, réunissant des milliers de personnes, exigent la fin de la guerre, jugée « sans fin » et coûteuse, avec des pertes humaines et un tribut économique estimé à des milliards de shekels. Les réservistes mobilisés et les familles endeuillées s’ajoutent au mécontentement, dénonçant un enlisement militaire sans objectif clair.
Les frappes israéliennes, visant à démanteler le Hamas et libérer les otages, sont critiquées pour leur impact humanitaire, notamment autour des sites d’aide où 550 civils ont été tués depuis mai 2025. Les familles, soutenues par le chef d’état-major, le Mossad et le ministre de la Défense, estiment qu’un accord est possible, surtout après la réponse positive du Hamas aux médiateurs égyptiens et qataris.
Elles appellent à une délégation avec un mandat clair pour négocier, rejetant les retards attribués à des ministres extrémistes. Ce ras-le-bol, amplifié par la visite de Benjamin Netanyahou à Nir Oz, dévasté en 2023, souligne l’urgence d’une solution diplomatique.