La diplomatie européenne à la traîne au sommet UE-Chine

L’UE, à la traîne au sommet UE-Chine du 24 juillet 2025, lutte pour rééquilibrer le commerce face aux surcapacités chinoises et à sa dépendance aux terres rares. Les tensions sur le soutien de Pékin à la Russie en Ukraine accentuent la discorde diplomatique. Les divisions internes et la fermeté chinoise limitent les espoirs d’avancées.
Le sommet UE-Chine du 24 juillet 2025 à Pékin, marquant 50 ans de relations diplomatiques, s’ouvre dans un climat de tensions où l’Union européenne (UE) peine à faire entendre sa voix sur les enjeux commerciaux et diplomatiques.
Malgré la présence d’Ursula von der Leyen et António Costa face à Xi Jinping et Li Qiang, les attentes sont faibles, le sommet étant réduit d’un jour en raison de différends persistants. L’Europe, confrontée à un déficit commercial de 357 milliards de dollars avec la Chine en 2024, lutte pour rééquilibrer une relation déséquilibrée, marquée par des restrictions chinoises sur les terres rares (98 % de la dépendance européenne) et des surcapacités subventionnées dans les véhicules électriques, les éoliennes et les panneaux solaires.
Ursula von der Leyen a dénoncé, le 8 juillet, devant le Parlement européen, la politique chinoise de soutien à ses exportations, accusant Pékin d’« inonder » les marchés mondiaux, menaçant des industries européennes clés comme l’automobile et l’énergie verte.
L'Europe prise en étau
Sur le plan diplomatique, l’UE reproche à la Chine son soutien économique à la Russie dans la guerre en Ukraine, notamment via des exportations de biens à double usage, renforçant Moscou. Les sanctions européennes contre deux banques chinoises, annoncées en juillet 2025, ont provoqué la colère de Pékin, qui dénonce un « manque de consensus » et menace de représailles sur le porc ou le cognac.
L’E3 (France, Allemagne, Royaume-Uni), via Jean-Noël Barrot, Johann Wadephul et David Lammy, cherche à obtenir des concessions sur les terres rares et un engagement pour la paix en Ukraine, mais la Chine, forte de son récent accord commercial avec les États-Unis, snobe l’UE.
Xi Jinping, initialement incertain, a confirmé sa présence tardivement, évitant un camouflet diplomatique, mais le format réduit du sommet reflète le peu d’intérêt chinois. L’UE, divisée (Hongrie pro-chinoise, pays baltes hostiles), manque d’unité, et son mécanisme de filtrage des investissements chinois reste fragile, seuls 14 États membres ayant adopté des législations nationales.
Le forum économique de Hefei, prévu le 25 juillet, pourrait offrir une tribune aux entreprises européennes, mais les chances d’avancées concrètes sont minces, comme le note un responsable européen à RFI.