Le «Russiagate» et «l’empire du mensonge»

Le «Russiagate» et «l’empire du mensonge»
Le «Russiagate» et «l’empire du mensonge» [illustration générée par l’intelligence artificielle]
Suivez RT en français surTelegram

Paradoxalement, le «Russiagate» est peut-être à l’origine de la réélection de Trump en 2024, conséquence de la perte de confiance dans le système médiatique mainstream et de l’émergence de médias alternatifs. Une analyse d’Alexandre Regnaud. 

Le « Russiagate » est de retour aux États-Unis, avec la déclassification de documents qui prouveraient que l’opération a bien été montée de toutes pièces par Obama et la clique démocrate. L’occasion de se replonger dans cette affaire et de se pencher notamment sur sa couverture médiatique.

Le « Russiagate » est, en effet, un cas d’école de manipulation et de mensonge de la presse dite mainstream. Mais il est aussi en grande partie à l’origine du rejet des grands médias par une part croissante de l’opinion et, peut-être même, de la réélection de Trump en 2024. 

L’affaire est lancée en 2016 par le Washington Post, qui relaie sans prendre aucun recul le rapport PropOrNot, un collectif anonyme classant arbitrairement des sites indépendants comme « relais de propagande russe ». Aucune vérification méthodologique sérieuse n'a été menée, en revanche, la publication alimente largement un récit de collusion entre Trump et la Russie

C’est à l’occasion de ces articles que Trump popularise dans ses meetings le cri de « Fake news » et surtout l’expression « Fake news media ». Un premier grain de sable dans la machine de propagande médiatique et une première prise de conscience massive pour l’opinion. 

Vient ensuite la très officielle enquête Mueller, entre 2017 et 2019, commanditée pour faire la lumière sur ces prétendues ingérences russes. 

Le New York Times rejoint alors le Washington Post dans la manipulation, faisant part, uniquement sur la base de sources anonymes, de prétendues tentatives de l’administration Trump pour étouffer l’enquête. 

Durant toute cette période, les deux journaux ont publié en moyenne 5 articles négatifs sur Trump pour 1 positif. D’une manière générale, l'étude de la couverture médiatique de l’époque montre que 87 % des reportages sur l'aptitude de Trump à gouverner étaient négatifs, contre 13 % positifs, tandis que la focalisation sur le « Russiagate » était prédominante, notamment à la télévision sur CNN. 

Pire, alors que les articles sont grossièrement à charge et ne prennent en compte aucune des contre-preuves pourtant pléthoriques, le Washington Post et le New York Times sont récompensés en 2018 du Prix Pulitzer pour leur couverture des enquêtes sur l'ingérence russe et les liens entre l'administration Trump et Moscou

Un pas de plus dans la décrédibilisation totale du système médiatique mainstream. Même au sein de la profession, cela fait alors quelque peu grincer. 

D’autant plus que les conclusions officielles de l’enquêtes Mueller en 2019, établissant qu’il n’avait bien sûr jamais existé aucune ingérence russe d’aucune sorte, n’ont suscité aucun mea culpa sur ces années de couverture biaisée. Au contraire, les médias du système se sont enfoncés dans le mensonge le plus éhonté. Le New York Times titrait ainsi : « Mueller ne blanchit pas Trump », tandis que CNNparlait de « brouillard de suspicion persistant ». 

Pour une grande partie de l’opinion publique, cette dérive déontologique au grand jour a servi de révélateur. Elle a été la goutte d’eau qui a fait déborder un vase déjà bien rempli depuis les « fake news » des armes de destruction massive en Irak et le traitement médiatique réservé à Trump depuis 2015. 

Résultat, la confiance des Républicains envers les médias est passée de 32 % en 2016 à 12 % en 2024, alors que 80 % de l'électorat républicain juge que les médias « ne comprennent pas les gens comme eux ». 

Se met alors en place un effet miroir. Alors que les médias mainstream condamnent massivement les sites d’information alternatifs comme « agents du Kremlin » et que les « factcheckers » payés par ces mêmes médias les attaquent en boucle, ils soulèvent l'intérêt d'une part croissante de l’opinion. 

Si les menteurs subventionnés dénoncent des lieux de mensonges, c’est que l’on doit finalement y trouver une part de vérité, et justement particulièrement celle qui les dérange. Ceci explique en grande partie le succès de l’information par les réseaux sociaux et les sites internet indépendants et alternatifs. C’est l’essor de la « réinformation ». 

La presse mainstream a commis une triple erreur. En essentialisant Trump comme « marionnette de Poutine », elle a occulté les racines socio-économiques de son ascension et le mal-être d’un nombre croissant d’Américains. Pire, en refusant toute autocritique après le rapport Mueller, elle a validé la thèse d'un État profond médiatique. Cette mécanique a détruit sa crédibilité tout en permettant l’ascension des médias alternatifs, sur lesquels s’est largement appuyé Trump, enclenchant une dynamique qui explique en partie son retour en 2024

Un parallèle peut être fait avec la France. Notamment parce que les mensonges sur la Russie y sont aussi abondamment relayés par un système médiatique aux ordres, servant systématiquement de prétexte à toutes les dérives liberticides et économiques. 

D’ailleurs, selon le Digital News Report 2025 du Reuters Institute, la France se place 41e sur 48 pays étudiés, avec un taux de confiance dans les médias de seulement 29 %. On observe ici aussi un net recul des médias subventionnés, au profit des réseaux sociaux et de la réinformation en ligne. Le fait que vous soyez en train de lire cet article illustre la tendance. 

Une prise de conscience salutaire est en marche qui pourrait enfin ouvrir la voie vers la fin de « l’empire du mensonge » et de ses conséquences néfastes pour les peuples. 

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix