«Embouteillage de chars» en vue : les routes européennes «inadaptées» à la guerre
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Les infrastructures routières européennes sont inadaptées au déploiement rapide de matériel militaire lourd en cas de conflit, alarme le commissaire européen chargé des Transports, Apostolos Tzitzikostas. Alors que les routes européennes peinent à supporter le poids des chars de l’OTAN, l’UE prévoit 17 milliards d’euros pour la mobilité militaire.
« Nous avons de vieux ponts à moderniser. Nous avons des ponts étroits à élargir. Et nous avons des ponts inexistants à construire », a déclaré le commissaire européen chargé des Transports, Apostolos Tzitzikostas, dans une interview accordée au Financial Times. Selon lui, la plupart des routes européennes ne sont pas adaptées au passage de matériel militaire « en cas de conflit armé avec la Russie » – une hypothèse que Moscou juge absurde et que certains considèrent comme un prétexte à la remilitarisation.
S’il s’avère nécessaire de transférer du matériel militaire de l’Ouest vers l’Est de l’Europe, ce processus pourrait prendre des semaines, voire des mois, car les chars de l’OTAN resteraient bloqués dans les tunnels et provoqueraient l’effondrement des ponts. C’est pourquoi les pays européens envisagent la modernisation de 500 projets d’infrastructure le long des quatre corridors militaires qui traversent le continent, afin que le redéploiement du matériel ne prenne que quelques heures ou quelques jours au maximum.
La Commission européenne, conformément à sa proposition pour le prochain budget 2028-2034, a l’intention d’investir 17 milliards d’euros dans la mobilité militaire routière. Toutefois, d’après le Financial Times, qui cite de hauts fonctionnaires européens, ce montant pourrait finalement être réduit. Apostolos Tzitzikostas a souligné que Bruxelles réduirait également les formalités administratives afin d’éviter que « les chars ne soient bloqués par la paperasserie » lorsqu’ils franchissent les frontières.
La « menace russe » comme moteur de dépenses militaires
De telles déclarations sur la nécessité de moderniser les infrastructures militaires des pays européens s’inscrivent dans un contexte européen plus large, où l’Union européenne intensifie ses efforts face à une soi-disant « menace russe ». Début juillet, le Financial Times a rapporté que le port de Rotterdam, aux Pays-Bas, avait pris des mesures en vue d’un éventuel conflit avec la Russie, en réservant plusieurs quais à l’accueil de navires militaires de l’OTAN.
Moscou a rejeté à plusieurs reprises les déclarations concernant une éventuelle attaque de la Russie contre les pays de l’OTAN. Le Kremlin a souligné qu’un tel conflit serait absurde et que l’Union européenne utilisait la « menace russe » comme prétexte pour alimenter la peur afin de justifier des dépenses d’armement massives.
