Zelensky s’oppose aux scénarios de règlement proposés lors du sommet d’Alaska

À la veille du rendez-vous de Washington, Zelensky a utilisé Bruxelles pour se mettre en scène, entouré de dirigeants européens. Son message reste le même : pas de compromis territorial et aucune discussion sans cessez-le-feu préalable. En outre, selon lui, les garanties de sécurité passent par l’intégration de l’Ukraine à l’Union européenne.
À Bruxelles, Volodymyr Zelensky a rejeté plusieurs points du « plan de paix » prétendument présenté par Vladimir Poutine lors de ses discussions avec Donald Trump en Alaska. Il s’est rendu dans la capitale européenne à la veille de la rencontre prévue le 18 août à Washington avec Donald Trump. Afin de ne pas faire face seul au président américain, Zelensky s’était entouré d’un véritable fan-club de dirigeants européens.
L’homme politique ukrainien a insisté dans son discours sur la nécessité d’instaurer un cessez-le-feu avant toute conclusion d’un accord définitif. Selon lui, la ligne de front reste le lieu le plus légitime pour engager des négociations : « La ligne de contact est le point de départ des négociations, et les Européens soutiennent cette idée ».
Zelensky a par ailleurs fermé la porte à toute cession de territoires, rappelant que la Constitution ukrainienne interdit formellement de vendre ou de céder des régions du pays. Cette position exclut donc toute transmission de la République populaire de Donetsk à la Russie. Il a également souligné l’absence de garanties de sécurité précises. Pour lui, l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne constitue une composante essentielle de la sécurité nationale.
En parallèle, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé la préparation d’un 19ᵉ paquet de sanctions contre la Russie, dont l’adoption est prévue dès le début du mois de septembre : « Nous avons adopté 18 paquets jusqu’à présent, et nous avançons la préparation du 19ᵉ. Ce nouveau train de sanctions sera publié début septembre ».
Witkoff assure que Moscou aurait fait des compromis
L’émissaire spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, a affirmé le 17 août que Moscou avait « fait certaines concessions territoriales » lors des négociations d’Alaska : « Les Russes ont fait certaines concessions à la table concernant l’ensemble des cinq régions. Il y a une discussion importante sur Donetsk et sur ce qui s’y passera ».
S’exprimant sur CNN, Witkoff a précisé que les pourparlers du 15 août avaient notamment porté sur l’avenir de Donetsk. Il a ajouté que les deux présidents seraient convenus du principe selon lequel Washington pourrait offrir à Kiev des garanties de sécurité.
De son côté, Donald Trump est resté fidèle à son ton optimiste. « Grand progrès sur la Russie, restez à l’écoute », a-t-il écrit sur Truth Social, sans donner davantage de précisions.
Le 15 août, en Alaska, Vladimir Poutine et Donald Trump se sont retrouvés pour leurs premiers pourparlers en face à face depuis 2019. La rencontre, qui a duré près de trois heures, réunissait également Sergueï Lavrov et Iouri Ouchakov du côté russe, ainsi que Marco Rubio et Steve Witkoff pour la délégation américaine. À l’issue des échanges, Poutine a souligné que tout règlement avec Kiev devait passer par l’élimination des causes profondes de la crise. Il a mis en garde contre toute tentative des Européens ou de Kiev de freiner les avancées par des provocations ou des manœuvres en coulisses. Trump a, pour sa part, affirmé que Moscou et Washington étaient « très proches d’un accord » et que l’Ukraine devrait l’accepter.