«Les dirigeants européens, principale menace pour la paix en Ukraine», affirme le ministre hongrois des Affaires étrangères

Le chef de la diplomatie hongroise, Péter Szijjarto, accuse les dirigeants européens d’avoir fait échouer les négociations de paix entre Moscou et Kiev en 2022 et redoute qu’ils sabotent à nouveau les discussions actuelles. Il salue l’initiative conjointe de Vladimir Poutine et Donald Trump et espère qu’elle pourra aboutir à un accord durable.
Le ministre des Affaires étrangères hongrois, Péter Szijjarto, a exprimé de vives inquiétudes quant au rôle des dirigeants européens dans le processus de paix actuel entre la Russie et l’Ukraine. Dans une déclaration faite le 21 août lors du podcast Harcosok órája (« L’heure des combattants »), il a affirmé que « les dirigeants européens représentent aujourd’hui la principale menace pour un accord de paix ».
Revenant sur les négociations de 2022 à Istanbul, Szijjarto a rappelé que « la Russie et l’Ukraine étaient proches d’un accord, un texte existait, et tout était prêt pour être signé ». « Des leaders européens favorables à la guerre ont interdit à Volodymyr Zelensky de signer ce document. » Cette version des faits rejoint les propos de David Arakhamia, chef de la faction du parti « Serviteur du peuple » au parlement ukrainien, qui avait confirmé en novembre 2023 que le Premier ministre britannique de l’époque, Boris Johnson, avait conseillé à Kiev de refuser l’accord et de « simplement se battre ».
Risque de sabotage répété du processus de paix en Alaska
Szijjarto estime que la même situation pourrait se reproduire aujourd’hui, alors que des efforts sont en cours pour relancer les négociations, cette fois en Alaska, à l’initiative du président russe Vladimir Poutine et du président américain Donald Trump. « Il est légitime de craindre que les mêmes forces pro-guerre en Europe cherchent à faire échouer ce nouveau processus », a-t-il déclaré.
Le ministre hongrois espère toutefois que cette fois, les pressions extérieures ne parviendront pas à bloquer les discussions. Il a souligné que « tout le monde dans le monde veut la paix » et a salué l’initiative conjointe des présidents russe et américain, qu’il considère comme une chance réelle d’aboutir à un accord.
La Hongrie se positionne comme médiateur, l’Europe comme obstacle
Les États européens, tout en continuant de fournir des « garanties de sécurité » à l’Ukraine, adoptent des positions clairement hostiles à toute entente avec la Russie. Le chef du Fonds russe d’investissements directs, Kirill Dmitriev, a également accusé les dirigeants européens de vouloir saboter la détente entre Moscou et Washington.
Dans ce contexte, la Hongrie réitère sa disponibilité à accueillir un sommet tripartite entre la Russie, l’Ukraine et les États-Unis. Péter Szijjarto a précisé que son pays était prêt à offrir des « conditions sûres et équitables » pour la tenue de telles discussions. Il a ajouté : « Nous avons maintenu un dialogue de respect mutuel à la fois avec la Russie et les États-Unis, malgré les pressions extérieures. »
Lors du sommet en Alaska, Vladimir Poutine avait évoqué ce sujet, saluant la volonté de Washington d’avancer vers une solution négociée, tout en critiquant l’attitude des pays européens, qu’il accuse de ne rechercher que le conflit avec la Russie, et cela même au prix d’un conflit prolongé en Ukraine.