ONU : les frappes saoudiennes provoquent une «quantité disproportionnée» de destructions au Yémen
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) a appelé le Conseil de sécurité à faire cesser les bombardements au Yémen, notamment dans des secteurs peuplés car on détruit «des infrastructures civiles, hôpitaux et écoles».
«Le manque d’action décisive [en faveur d'une cessation des combats], non seulement, provoque la misère de millions de personnes vulnérables au Yémen aujourd’hui, mais va sûrement mener le pays à un processus irréversible de balkanisation dont les conséquences échapperont à tout contrôle», a déclaré le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme Zeid Raad Al Hussein devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
Le besoin d’un cessez-le-feu dans la région est vital, d’après le Haut-Commissaire, car l’instabilité crée un terrain fertile pour les djihadistes qui menacent non seulement le Yémen, mais la région entière.
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«Une conséquence potentielle de la déliquescence de l’État yéménite serait la création de sanctuaires pour les groupes radicaux et confessionnaux tels que Daesh. Cela pourrait aussi élargir la zone du conflit au-delà des frontières yéménites et provoquer une instabilité dans toute la région», a-t-il précisé.
Le Conseil de Sécurité des Nations unies a été convoqué après l’échec des négociations de paix entre les parties en conflit, qui ont eu lieu le 18 décembre, en Suisse.
Les représentants des Houthis ont déclaré qu’ils ne reprendraient pas la discussion à moins que les Nations unies condamnent la coalition arabe pour avoir violé la trêve, laquelle n’aura duré qu’une semaine. Ils sont, pour leur part, accusés par cette même coalition d’avoir ignoré le cessez-le-feu.
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— RT France (@RTenfrancais) 18 Décembre 2015
Les tensions au Yémen se sont fortement aggravées depuis le départ du président chiite Saleh, en 2012. Mais la guerre véritable a commencé en mars. Depuis, quelque 6 000 personnes ont été tuées et 28 000 blessées, dont de nombreux civils. Plus de deux millions de Yéménites ont été obligés de quitter leur résidence. Selon l'ONU, ce conflit a affecté directement 80% de la population du pays.
«C’est avec beaucoup d’inquiétude que j’ai constaté la poursuite des bombardements dans des zones où vivent de nombreux civils. J’ai aussi constaté que des infrastructures civiles continuaient d‘être ciblées, notamment des hôpitaux et des écoles. Toutes les parties en conflit en sont responsables, même si une part disproportionnée de ces destructions semble être le résultat de raids aériens menés par les forces de la coalition», a précisé Zeid Raad Al-Hussein lors de la rencontre.
«J'appelle le Conseil à faire tout ce qui est en son pouvoir pour contribuer à restreindre l'usage de la force par toutes les parties et inviter celles-ci à respecter les principes de base du droit humanitaire international», a-t-il conclu.