Suite aux scandales financiers, le Vatican harmonise enfin les règles de la canonisation
Quelques mois après la révélation par un journaliste italien du coût du processus de canonisation, qui peut atteindre 500 000 euros, le Pape François a approuvé de nouvelles règles pour rendre le processus transparent et éliminer les abus financiers.
Selon le nouveau règlement, annoncé le 10 mars, les experts menant une enquête préliminaire sur la vie des saints doivent désormais régulièrement rendre compte de leurs dépenses.
Le Vatican a expliqué que la «phase romaine» du processus est la plus onéreuse. Celle-ci suit la collecte initiale de preuves et inclut la préparation d’un dossier très complet de plusieurs milliers de pages, contenant les détails de la vie du «postulant». Cette enquête «est extrêmement coûteuse et demande beaucoup de temps», indique la Radio du Vatican.
En outre, l’Eglise catholique va ouvrir un nouveau fonds de solidarité visant à aider à financer les enquêtes sur les candidats à la béatification les moins connus, dépourvus de mécènes.
En 2013, le Pape François a créé une commission pour examiner la gestion financière du Vatican, qui a révélé par la suite de sérieux problèmes concernant notamment la Congrégation pour les causes des Saints, une des neuf congrégations de la Curie.
Le processus de canonisation restait néanmoins assez obscur avant novembre 2015, quand deux journalistes italiens ont publié chacun un livre visant à percer les mystères du Vatican : «Avarice» d’Emanuele Fittipaldi et «Les marchands du temple» de Gianluigi Nuzzi. Le dernier a notamment indiqué que pour qu’un illustre catholique devienne saint, environ un demi-million d’euros est dépensé dans le processus.
Gianluigi Nuzzi a confirmé que l’enquête sur la vie des saints peut durer des années et demande les avis et conclusions de médecins, de théologiens et de responsables religieux. Mais il a également indiqué qu’il s’agissait souvent d’un processus injuste et non surveillé, rapporte la radio américaine NPR.
Ainsi, d’après lui, de riches donateurs pouvaient exercer des pressions sur les experts pour accélérer l’enquête impliquant leur candidat. L’argent en surplus devait alors théoriquement être dépensé aux recherches sur d’autres «candidats à la sainteté» disposant de moins de fonds, mais ce n’était en réalité jamais le cas.
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