Arabie saoudite : le grand mufti appelle la population à faire des dons pour la guerre au Yémen
Le grand mufti, le cheikh Abdul Aziz Al ash-Sheikh, a exhorté ses fidèles à amasser des fonds pour les troupes saoudiennes stationnées dans les régions frontalières du sud-ouest de Najran, Asir et Jizan, qualifiant leur campagne de «sainte tâche».
Le grand mufti, l'autorité religieuse et juridique la plus influente du royaume, a demandé concrètement à ses fidèles, mais aussi aux entreprises saoudiennes, de faire des dons financiers permanents pour la poursuite de la guerre au Yémen.
Un conflit sanglant
Depuis le début des hostilités en mars 2015, près de 10 000 personnes ont été tuées et une grande partie de l'infrastructure du pays a été détruite, dont des hôpitaux, des écoles et des usines.
Par ailleurs, le rapport annuel des Nations unies sur les enfants en zone de conflit affirme qu'en 2015, les bombardements de la coalition dirigée par Riyad ont causé la mort de 510 enfants et en ont blessé 667.
Par ailleurs, des ONG comme Amnesty International ou Human Rights Watch sont montées au créneau pour réclamer l’arrêts de combats extrêmement violents que les civils paient au prix fort.
#SaudiArabia's Grand #Mufti moots fund to support #soldiers serving on border — https://t.co/0nXQ5OyfAopic.twitter.com/KVeSOTCSuj
— Saudi Gazette (@Saudi_Gazette) 4 août 2016
A l'issue d'un tournoi d'échecs à la Mecque en juillet dernier, les autorités saoudiennes ont banni ce jeu ancestral, interdisant aux Saoudiens de le pratiquer, après que le grand mufti a indiqué qu'il s'agissait d'une perte de temps et que les enjeux de la victoire pouvaient donner lieu à des paris d'argent, ce qui est formellement interdit par le Coran.
Précédemment, le grand mufti avait justifié l'interdiction de conduire pour les femmes, en vigueur dans le royaume, affirmant qu'ainsi, ces dernières ne se retrouveraient pas à la merci «d'hommes obsédés par les femmes».
A la même période, il aurait également signé une fatwa autorisant les maris à manger des parties du corps de leur femme en cas de famine si cette mesure permettait de sauver leur vie.