Danemark : manifestation après l'entrée en vigueur d'une loi interdisant le port du voile intégral
Une manifestation rassemblant des centaines de personnes a eu lieu dans la capitale danoise pour protester contre la loi interdisant sous peine d'amende le port d'un vêtement cachant le visage en public.
Des centaines de personnes ont défilé dans les rues de Copenhague, au Danemark, ce 1er août afin de protester contre l'entrée en vigueur d'une loi interdisant de porter dans l'espace public la burqa, un voile qui recouvre tout le corps, et le niqab, un voile qui ne laisse paraître que les yeux.
Adoptée par le Parlement danois en mai dernier par 75 voix pour et 30 contre, cette loi était souhaitée par la coalition de centre au droit au pouvoir. Ceux qui y contreviennent risquent désormais une amende de 1 000 couronnes danoises (135 euros), et jusqu'à 10 000 couronnes (1 350 euros), voire une peine de prison en cas de récidive.
Defying the ban #Denmark#Niqabpic.twitter.com/aHfrAvFH7x
— Gareth Browne (@BrowneGareth) 1 août 2018
Parmi les manifestants se trouvaient des enfants, des musulmanes au visage découvert mais aussi des Danoises, non-musulmanes, qui s'étaient voilées en signe de solidarité.
#Denmark - Around 1,300 #Danes have marched through Copenhagen yesterday in protest at a new ban on the wearing of face veils in public, accusing the government of infringing on women's right to dress as they choose. pic.twitter.com/WYqOG9d3xs
— Ruud Wedding (@RuudWedding) 2 août 2018
A picture from today's demonstration. More than 2000 people stood by our side and showed their support! #NiqabBan#DkPol#StopNiqabForbuddet#StopTheNiqabBanInDenmark#Demo2018#Copenhagen#Kvinderidialoghttps://t.co/D6NBAkmQ7Rpic.twitter.com/DtGEBoQa6p
— Kvinder i Dialog (@KvinderIDialog) 1 août 2018
Selon Sabina, une manifestante interrogée par l'agence de presse Reuters, cette marche avait pour but «d'envoyer le signal au gouvernement que [les musulmanes voilées] ne s'incliner[aient] pas devant une loi qui cible spécifiquement une minorité religieuse». Environ 50 000 musulmans vivraient au Danemark, parmi lesquels 200 femmes portent la burqa ou le niqab.
These women are protesting a ban on face-covering garments, which went into effect today in Denmark. Activists argue the ban targets women who wear the niqab and burqa — just 0.1% of Muslims in the country. pic.twitter.com/mx79emOeC7
— AJ+ (@ajplus) 1 août 2018
Pour ses détracteurs, cette loi constitue une violation de la liberté de choix des femmes, tandis que pour ses défenseurs il s'agit d'une mesure qui permettra une meilleure intégration des musulmans dans la société danoise. Le Danemark rejoint la France, la Belgique et l'Autriche, qui ont fait passer des loi similaires.
Le royaume a effectué un virage à droite dans sa politique ces derniers mois, notamment en réaction à la crise migratoire qui sévit en Europe. Marcus Knuth, membre du Parlement et de la coalition au pouvoir, a par exemple décrit les migrants comme étant un «fardeau» pour la société danoise, appelant à leur expulsion immédiate si leur pays d'origine sont considérés sûrs. En mars dernier, le ministre danois de l'Immigration Inger Stojberg avait célébré cette 50e mesure «contre l'immigration» avec un gâteau, décoré de fruits, du drapeau national et du chiffre 50. Connue pour sa posture politiquement incorrecte assumée et son humour, elle est devenue le ministre préféré des Danois, selon plusieurs sondages.
#Danish Minister for #Integration (!) Inger #Støjberg is celebrating her "50th tightening of #immigration rules" #classy#trumpingtrumppic.twitter.com/fD8sTRFUpU
— Mark Friis Hau (@MfHau) 14 mars 2017
Parmi ces 50 mesures, l'une d'elle contraint les demandeurs d'asile à remettre leurs objets de valeur à leur arrivée, afin de participer aux frais de leur séjour dans le pays. Le gouvernement cible également les migrants installés au Damemark, qui s'organisent en «société parallèle». En juillet, dans le cadre d'une série de mesures visant à éradiquer les «ghettos ethniques» d'immigrés, le gouvernement a annoncé des sanctions pénales plus sévères, des aides sociales moins élevées et des cours d'intégration obligatoires pour ceux qui y vivent. Pour les autorités danoises, un «ghetto ethnique» se caractérise notamment par un taux de 50% d'habitants d’origine non occidentale, par un pourcentage élevé de criminalité, un fort taux de chômage et de faibles revenus.
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