Alex Jones persona non grata en ligne : est-il allé trop loin ou victime de la censure ?
Apple, Facebook, Youtube ou Spotify ont banni le fondateur d'InfoWars, site controversé de la droite alternative. Podcasts supprimés, comptes suspendus : l'activité en ligne d'Alex Jones ne correspond plus aux règlements des communautés concernées.
Particulièrement connu pour être à l'origine du controversé site de droite alternative InfoWars, l'Américain Alex Jones a récemment essuyé une série de coups infligés par les plateformes sur lesquelles il avait l'habitude de s'exprimer. En effet, tour à tour, Apple, Facebook, Youtube ou encore Spotify ont décidé de contrôler la portée de ses contenus par la suppression de certaines de ses émissions et la suspension de ses comptes.
Fondateur du site InfoWars, Alex Jones est devenu célèbre notamment grâce à ses émissions consacrées à la fusillade de Sandy Hook, en 2012. A de multiples reprises depuis la tuerie perpétrée par Adam Lanza dans une école élémentaire du Connecticut qui a fait 26 morts, dont 20 enfants, Alex Jones a prétendu que le massacre était une mise en scène. Il a entre autre évoqué d'autres théories jugées conspirationnistes, selon lesquelles, notamment, le gouvernement américain aurait commandité plusieurs actes terroristes, comme les attaques du 11-Septembre.
La Constitution américaine est censée garantir à ses citoyens la liberté d'expression, notamment en interdisant toute forme de censure gouvernementale. Mais les récentes mesures prises par les géants du web à l'encontre d'Alex Jones s'inscrivent dans ce que certains qualifient de «démarche commune». Au Royaume-Uni, Nigel Farage, fondateur du mouvement Ukip et député européen, n'a pas hésité à affirmer qu'Alex Jones était «indéniablement victime d'une collusion entre les géants du web».
A défaut de «collusion» avérée (qui impliquerait une entente secrète pour agir en fraudant les droits d'un tiers), le déroulement des événements suggère toutefois un suivisme des plateformes ayant pris la décision de supprimer les podcasts et/ou suspendre les comptes d'Alex Jones. En effet, ces mesures restrictives se sont rapidement enchaînées depuis le mois de juillet.
Qui sera le prochain éditeur suivi par des millions d'abonnés à être anéanti pour transgression culturelle ?
Sur son compte Twitter officiel, l'ONG WikiLeaks, fondée par le lanceur d'alerte Julian Assange, a vertement critiqué l'impact de ces mesures restrictives : «Oui, InfoWars fait fréquemment preuve d'incohérence, mais il permet également une puissante critique de l'Etat. Qui sera le prochain éditeur suivi par des millions d'abonnés à être anéanti pour de la transgression culturelle ?»
The empire strikes back: Apple, Spotify, Facebook and Google/Youtube all purge Infowars/Alex Jones. Yes, Infowars has frequent nonsense, but also a state power critique. Which publisher in the world with millions of subscribers is next to be wiped out for cultural transgression? https://t.co/XAEQWr58hw
— WikiLeaks (@wikileaks) 6 août 2018
Outre-Atlantique, la suppression des comptes du fondateur d'InfoWars a provoqué de vifs débats, sur lesquels RT France est revenu en vidéo.